L’ombre de Ghaza plane sur le sommet des BRICS

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Par Amar R.

 

Le groupe des BRICS a appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza face à l’agression sioniste qui a fait près de 43 000 morts et plus de 100 000 blessés parmi les Palestiniens au cours de l’année écoulée.

Dans une déclaration conjointe, les dirigeants des pays des BRICS, réunis à Kazan, en Russie, soulignent «la nécessité urgente d’un cessez-le-feu immédiat, global et permanent dans la bande de Ghaza», demandant également «la libération de tous les otages et prisonniers détenus illégalement des deux côtés», ainsi que l’acheminement, sans entrave, durable et à grande échelle de l’aide humanitaire vers la bande de Ghaza.

Les BRICS, qui représentent près de la moitié de la population mondiale, expriment leur «grave préoccupation» face à la crise humanitaire dévastatrice causée par l’offensive israélienne et condamnent les attaques contre «les opérations humanitaires, les infrastructures, le personnel et les points de distribution».

Publiée hier, la déclaration soutient les efforts internationaux et régionaux, notamment ceux de l’Egypte et du Qatar, pour promouvoir un cessez-le-feu et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Elle alerte également sur les risques d’une escalade pouvant renforcer les tensions et l’extrémisme au niveau mondial.

Les BRICS réitèrent leur appui à l’initiative de l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre l’entité d’occupation et réaffirment également leur soutien à l’admission de la Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies «dans le cadre de leur engagement inébranlable en faveur de la solution à deux Etats, fondée sur le droit international».

 

Respecter l’intégrité du Liban

Concernant la situation au Liban, les dirigeants des BRICS ont demandé en outre à Israël de «cesser immédiatement» les attaques contre la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) et à «préserver l’intégrité territoriale» de ce pays.

Lors de ce sommet des BRICS+, de nombreux chefs d’Etat ont appelé aussi à mettre fin à l’agression sioniste contre Ghaza et le Liban. Il s’agit notamment du président iranien, Massoud Pezeshkian, qui, lors d’un discours en Russie, a appelé «tous les membres de l’influent groupe des BRICS+ à user de toutes leurs capacités collectives et individuelles pour mettre fin à la guerre à Ghaza et au Liban». Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza et au Liban. Le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a aussi lancé un appel pour «éviter l’escalade» dans les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, qui menacent selon lui de «devenir globales».

A Kazan, le 16e sommet des BRICS+ du 22 au 24 octobre, a réuni pour la première fois 10 pays, dont les cinq pays membres de longue date  (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ainsi que les nouveaux membres, aux côtés d’une vingtaine d’autres délégations de pays du Sud global. Le président Recep Tayyip Erdogan participe à ce sommet en tant qu’invité.

 

Poutine annonce la création d’une plateforme d’investissement

Les BRICS+, qui représentent 45% de la population mondiale et 35% du PIB planétaire, s’attellent à mettre en place les outils d’échanges mutuels basés sur les monnaies locales. Après la démonstration du système de paiement commun «Brics Pay» lors du Brics Business Forum qui s’est tenu la semaine dernière à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la création d’une plateforme d’investissement des BRICS, pour faciliter les investissements mutuels entre les pays du groupe.

Vladimir Poutine explique que cette plateforme d’investissement commune sera «un outil puissant pour soutenir les économies nationales» des pays membres des BRICS, et elle fournira également «des ressources financières aux pays du Sud et de l’Est global».

Et Vladimir Poutine de préciser : «Afin de maximiser le potentiel de nos économies en croissance et de tirer pleinement parti de la nouvelle vague de croissance économique mondiale, nos pays doivent intensifier leur coopération dans des domaines tels que la technologie, l’éducation, le traitement efficace des ressources, le commerce et la logistique, la finance et l’assurance et multiplier le volume des investissements de capitaux.»