L’opéra d’Alger fête le raï

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Par Delloula Morsli

Dans le cadre du mois du patrimoine, l’opéra d’Alger met les petits plats dans les grands pour célébrer la musique raï.

Les 9 et 10 mai prochains, deux soirées exceptionnelles réuniront des artistes légendaires et des étoiles montantes de ce style musical emblématique. Les concerts auront lieu à l’opéra d’Alger Boualem-Bessaih, à partir de 19h. Pour les amoureux du raï qui souhaitent assister à cet événement, il faudra débourser 1500 DA pour le billet d’entrée.

Une programmation exceptionnelle

La première soirée verra défiler de grosses pointures du genre. Le public pourra entonner “Boualem El Ghali” avec l’incontournable Zahouania, les belles reprises du talentueux groupe El Besta et l’œuvre de Zergui à travers Djameleddine Reffas. Seront également sur scène cheb Hamid et Sofiane Saïdi, un artiste à suivre de près. La seconde soirée aura également son lot de légendes, à l’image de Houari Benchenet, le groupe phare Raïna Raï, le grand Messaoud Bellemou, ou encore l’auteur-compositeur-interprète Mehdi Laifaoui.

Les internautes intéressés par l’événement ont exprimé leur étonnement quant au choix du lieu. En effet, ils jugent que l’opéra d’Alger ne se prête pas à des concerts de raï parce qu’il ne permet pas au public de danser.

Patrimoine culturel immatériel de l’humanité

L’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a inscrit, en 2022, le raï, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Né dans les milieux bédouins de l’ouest algérien, le raï a connu une ascension fulgurante, passant des confins ruraux à la scène mondiale. Ses origines rurales, marquées par le melhoun et des voix pionnières comme cheikha Remitti, se sont alliées à une modernisation postindépendance, intégrant d’autres influences et se concentrant sur les questions sentimentales. Cette évolution a propulsé le raï sur le devant de la scène internationale grâce à des artistes comme Khaled.

Le raï est également un sujet d’études pour de nombreux chercheurs algériens. Parmi ces derniers, on trouve Abdelkader Bendamèche, Abdelhamid Bourayou et le regretté Hadj Meliani. Ces chercheurs, ainsi que d’autres anthropologues ont consacré de nombreuses  publications à la compréhension et à la préservation de cet art tout en mettant en lumière son importance en tant que patrimoine algérien.

D.M.