L’UE s’accorde sur un embargo massif du pétrole russe

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Sahara occidental
Union européenne

Les Vingt-Sept ont trouvé un compromis qui devrait permettre de réduire d’environ 90% leurs importations de pétrole russe d’ici à la fin de l’année. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto hongrois. L’objectif annoncé est de tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, se sont mis d’accord, lundi en soirée, sur un embargo progressif des deux tiers des achats européens de pétrole russe. Ce compromis concerne le pétrole transporté par bateau. Dans le détail, l’embargo doit s’appliquer sur le pétrole brut dans les six mois et les produits raffinés dans les huit mois. Berlin et Varsovie s’étant engagés à arrêter leurs importations par l’oléoduc Droujba, c’est 90% des exportations de pétrole russe vers l’UE qui seront arrêtées d’ici à la fin de l’année, affirment la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président de la République française, Emmanuel Macron dont le pays exerce la présidence du Conseil de l’UE.

Convaincre la Hongrie

Une exemption temporaire a été prévue par l’UE pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest. L’extension de l’embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée «dès que possible». Budapest avait conditionné son feu vert à des garanties sur son approvisionnement. En arrivant au sommet, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, avait réclamé des assurances en cas de coupure de l’oléoduc Droujba qui approvisionne son pays en passant par l’Ukraine. Il a exigé que son pays puisse être alimenté en pétrole russe par voie maritime si l’arrivée par oléoduc venait à être arrêtée. «C’est la garantie dont nous avons besoin», avait lancé M. Orban. La Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend, pour 65% de sa consommation, du pétrole acheminé par Droujba. Elle s’était opposée à la proposition initiale d’un embargo, à moins de bénéficier d’un délai d’au moins quatre ans pour le mettre en œuvre, et d’environ 800 millions d’euros de financements européens pour adapter ses raffineries.

La banque russe Sberbank exclue du système Swift

En négociation depuis un mois, le nouveau paquet de sanctions prévoit aussi l’élargissement de la liste noire de l’UE à une soixantaine de personnalités, dont le chef de l’Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill. Il comprend l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, principal établissement du pays. Jusqu’à présent, sept établissements russes ont été privés d’accès à Swift, plate-forme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre banques.