Le fleuron de l’industrie algérienne de motocycles, implanté dans la wilaya de Guelma, verra bientôt la relance de sa production.
PAR NABIL M.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a annoncé la relance de ce complexe légendaire, lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales.
Selon le ministre, des négociations avec des partenaires étrangers sont en cours afin de relancer le complexe avant fin 2024. «Nous tenons à souligner que des négociations ont été lancées avec des sociétés étrangères spécialisées dans la production et la commercialisation de différents modèles de cycles et motocycles», a révélé le ministre, soulignant que ces négociations «visent à relancer la production du complexe de Guelma avant la fin de l’année en cours, selon le programme tracé par le gouvernement».
- Aoun a fait savoir que cette initiative du ministère entre dans le cadre de la relance des activités de sociétés publiques économiques souffrant de difficultés financières et structurelles. Ainsi, il a été procédé à l’étude de la situation du complexe des cycles et motocycles de Guelma (Cycma), «qui dispose de grandes potentialités pour produire ce moyen de transport indispensable et utile», a indiqué le ministre face à une question d’un député à l’APN.
Face à la situation difficile de cette entreprise publique, la tutelle s’est engagée avec les institutions financière pour venir en aide au déficit qu’elle connaît depuis plusieurs années. «Nous avons tracé, depuis une année, un programme pour relancer cette entreprise», a indiqué le ministre, soulignant que l’entreprise est accompagnée actuellement par la tutelle avec le soutient de la Banque nationale algérienne (BNA), «pour dépasser toutes les difficultés et créer un climat favorable pour assurer sa relance».
Les partenaires étrangers, dont les noms n’ont pas été divulgués par le ministre, ont manifesté leur accord pour aider le complexe dans sa lutte pour sa sortie de crise. «Ces entreprises ont exprimé leur intérêt pour un partenariat avec l’entreprise Cycma, dans le cadre d’un partenariat technique visant à produire des cycles et motocycle au niveau de cette entreprise et commercialiser ses produits au niveau local et même international», a fait savoir M. Aoun.
Un partenaire italien ?
Cette marque algérienne, plus connue par le passé sous le nom commercial de CMG, la fameuse motocyclette née à Guelma et qui était le fleuron de l’industrie mécanique algérienne, se maintient difficilement dans le tissu industriel algérien.
Depuis déjà plusieurs années, cette entreprise, qui a du mal à décoller et à surmonter la crise, est déficitaire en raison d’un cumul de lourdes dettes de plusieurs décennies, et que même les aides de l’Etat n’ont pas suffi à la faire redémarrer.
Pour faire face à la crise et débloquer la situation du complexe de Guelma, l’Etat avait déjà annoncé l’apport d’un partenaire italien de renom qui pourrait venir en aide à l’entreprise. Il s’agit de l’emblématique marque spécialisée dans la fabrication de scooters italiens «Piaggio», qui pourrait s’installer prochainement en Algérie.
D’ailleurs, le ministre de l’Industrie avait même reçu, en janvier dernier, une délégation de la marque italienne Piaggio, en présence du conseiller de l’ambassadeur d’Italie en Algérie, M. Antonio Boliti. Le ministre Aoun avait souligné à l’occasion la possibilité d’intensifier les relations industrielles avec l’Italie et, par conséquent, la concrétisation de plusieurs projets en Algérie, notamment des projets ayant trait à la fabrication de véhicules et de motocycles.
La délégation de la marque Piaggio a exprimé, pour sa part, sa satisfaction quant aux relations qui existent entre les deux pays et l’intérêt particulier qu’accorde le gouvernement italien pour le développement permanent de ces liens. Rappelons que le groupe, propriétaire de la marque Vespa, est leader dans la fabrication de motos et scooters à travers plusieurs usines installées dans le monde.