Lutte contre le blanchiment d’argent : Le pays se met en conformité avec les normes du GAFI

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PAR R. AKLI

Le renforcement du dispositif national de lutte contre les risques de blanchiment d’argent et sa mise en phase avec les recommandations et normes du Groupe d’action financière international (GAFI) étaient à l’ordre du jour d’une importante réunion d’évaluation, présidée hier par le ministre des Finances, Laaziz Faïd, au siège de son département ministériel à Alger. Pour sa première réunion au titre de 2025, la Commission nationale d’évaluation des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme s’est ainsi penchée sur la finalisation dans les délais impartis de la mise à jour des mesures et du plan d’action de lutte contre ces phénomènes, tel que recommandé par le GAFI, lors de sa réunion plénière en octobre dernier à Paris (France). A cet égard, le ministre des Finances, qui préside également ladite commission nationale, a tenu à souligner « l’important travail accompli en 2024 et qui a porté sur la mise en œuvre du plan d’action convenu, comprenant 13 mesures recommandées pour permettre à l’Algérie de sortir dans les délais les plus proches de la liste des pays soumis à une surveillance renforcée », précise un communiqué du ministère, publié sur les réseaux sociaux. Le ministre a fait valoir, dans le même contexte, que « 2025 sera une année de grands défis pour l’amélioration de l’efficacité du dispositif national de lutte contre les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, ainsi que de concrétisation de meilleurs niveaux de conformité aux normes internationales » en vigueur dans ce domaine. Bien qu’ayant régulièrement salué les efforts accomplis par les autorités algériennes en termes de renforcement des dispositifs institutionnels et législatifs nationaux, le GAFI, qui fait office de « vigie » internationale de surveillance des phénomènes de blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, avait intégré l’Algérie parmi les 24 pays de sa liste de « juridictions sous surveillance renforcée », lors de sa dernière actualisation en octobre dernier. Cette liste, dite « grise », ne vise cependant pas à attribuer de mauvaises notations, mais se veut surtout un moyen d’inciter les pays à renforcer davantage leur arsenal de prévention et de lutte contre les risques de blanchiment d’argent, en veillant notamment à la mise en conformité, dans les bons délais, de leurs dispositifs juridiques en ce domaine, en les adaptant aux nouvelles normes et exigences convenues par le Groupe d’action financière international. De fait, selon la présidente de cette même instance, le
processus d’inscription sur ladite liste « n’est pas une mesure punitive », mais bien une manière d’orienter les pays concernés sur la voie de l’accélération de l’amélioration de leurs dispositifs de lutte contre les phénomènes de blanchiment, ces pays collaborant déjà pleinement et très activement avec les instances du GAFI pour élaborer leurs plans d’action
respectifs. Dans le cas de l’Algérie, cet organisme international qui privilégie l’adoption de
nouvelles approches axées surtout sur la gestion des risques et leur prévention, avait, faut-il le rappeler, pleinement soutenu les actions déployées par le pays depuis l’adoption de son Rapport d’évaluation mutuelle (REM) en mai 2023, pour la prise en charge effective des actions recommandées et qui ont été réduites de manière importante, notamment à travers l’amélioration de la conduite des enquêtes et poursuites relatives au blanchiment de capitaux. Un total de 74 actions et mesures avaient ainsi été recommandées au départ à l’Algérie et qui sont désormais en voie de finalisation, en étroite coopération avec les instances du GAFI, dans le cadre de la mise en conformité du dispositif national de prévention et de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme avec les normes et usages internationaux en vigueur.