Macron tend la main a Tebboune

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu, hier, un appel téléphonique de son homologue français, Emmanuel Macron, qui lui a renouvelé son invitation à prendre part au sommet Union européenne-Union africaine (UE-UA).

Un communiqué de la présidence de la République algérienne précise que les deux chefs d’Etat ont évoqué, lors de cette communication, les relations bilatérales et examiné les perspectives de la tenue du Haut comité sectoriel intergouvernemental de haut niveau (CIHN) algéro-français. 

Le communiqué de la présidence ajoute que «le Président français a renouvelé son invitation au Président Algérien pour prendre part au sommet UE-UA qu’abritera la capitale belge, Bruxelles les 17 et 18 février prochains», sachant que cette initiative entre dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne.

Le Président invité au sommet UE-UA de Bruxelles

De son côté, l’Elysée évoque d’autres détails de cet entretien et met l’accent sur «la dynamique positive de la relation bilatérale qui réjouit les deux présidents notamment dans les domaines sécuritaires et économiques. Ils ont convenu de poursuivre dans cette voie», écrit le rédacteur du communiqué.  La Présidence française précise que «les deux Présidents ont de même abordé les enjeux régionaux de stabilité, en particulier la lutte contre le terrorisme au Sahel». Il est, même, ajouté que «le président de la

République est revenu sur ses dernières initiatives en France pour l’apaisement des mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Il

a dit se tenir disponible pour travailler sur ce sujet avec son homologue algérien, en particulier en ce qui concerne les recherches sur les disparus et l’entretien des cimetières européens en Algérie».

Ce qui reste à faire

A l’origine des dernières tensions entre Alger et Paris, déjà mises à mal quelques semaines plus tôt par la réduction de 50% des visas accordés aux Algériens (au même titre que les Tunisiens et les Marocains), il y a eu ces propos tenus par le Président français, Emmanuel Macron, le 30 septembre dernier à l’occasion d’une rencontre avec des descendants de protagonistes de la guerre d’Algérie. Cela avait conduit l’Algérie à exprimer son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures, puis à rappeler son ambassadeur en France le 2 octobre dernier, avant d’interdire aux avions militaires français opérant au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane de survoler l’espace aérien de l’Algérie.

Invité à prendre part au sommet sur la Libye que la France a organisé sur son sol le 12 novembre 2021, Abdelmadjid Tebboune y a délégué Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères. Le dégel avait été amorcé le 8 décembre dernier par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui s’était rendu à Alger pour désamorcer la crise. Un déplacement fructueux puisque Alger a autorisé, le 6 janvier dernier, le retour à son poste, de l’ambassadeur d’Algérie en France, Antar Daoud, reçu quelques jours après à l’Elysée.
Le contact téléphonique d’hier entre les deux Présidents est un autre pas vers un retour à la normale entre les deux pays, qui ne pourra se réaliser de manière définitive qu’après le règlement des problèmes des visas et de la reconnaissance officielle de la France des crimes commis en Algérie et sur son sol sur les Algériens.

B.A.