PAR NABIL M.
Forte de son potentiel économique et stratégique, l’Algérie s’engage résolument dans une dynamique de relance soutenue par une diplomatie politique solide.
Ces derniers mois, le pays a intensifié ses échanges diplomatiques avec les grandes puissances mondiales, dans le but de consolider sa position parmi les nations les plus attractives pour les investissements et les échanges commerciaux. De même, les derniers déplacements du président Abdelmadjid Tebboune dans des pays tels que la Russie et la Chine traduisent une volonté ferme de renforcer les partenariats stratégiques, non seulement pour diversifier l’économie, mais aussi pour moderniser les infrastructures économiques du pays.
Dans ce contexte, l’Algérie ambitionne de devenir une destination de choix pour les industries internationales, attirant les grandes entreprises grâce à son emplacement géographique privilégié, à la porte de l’Afrique et proche de l’Europe, mais aussi à son vaste potentiel énergétique.
Ce soutien politique est donc primordial pour permettre à l’Algérie de réussir la bataille économique, en permettant au pays de se placer parmi les acteurs incontournables des échanges internationaux. L’énergie, la position géographique, et désormais un cadre d’investissement attractif, sont autant d’atouts sur lesquels l’Algérie entend capitaliser pour attirer les industries du monde entier et placer ses produits fabriqués localement sur les marchés africains et européens, afin de relancer son économie de manière durable et inclusive.
Un partenaire privilégié de l’Inde pour accéder aux marchés africains
La récente visite de la présidente indienne en Algérie, Mme Droupadi Murmu, qui s’inscrit dans cette dynamique, symbolise l’intérêt croissant des grandes économies pour le potentiel algérien. A ce propos, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a souligné, lors d’un entretien avec la presse, la profondeur historique des relations entre l’Algérie et l’Inde, tout en insistant sur la nécessité de les renforcer et les moderniser pour les adapter aux réalités économiques et politiques actuelles. «Cette première visite d’un Président indien en Algérie est une occasion unique pour relancer ces relations et en faire bénéficier non seulement nos deux pays, mais aussi l’ensemble du continent africain», a-t-il déclaré.
M. Zitouni a également mis en avant la capacité de l’Algérie à accompagner les entreprises indiennes dans le transfert de leur expertise, dans le but de dessiner une nouvelle cartographie commerciale et économique. «L’Algérie, avec ses ressources naturelles abondantes et ses infrastructures modernes, se positionne comme le partenaire privilégié de l’Inde pour accéder aux marchés africains», a-t-il ajouté, rappelant que la position stratégique du pays en fait une porte d’entrée incontournable vers l’Afrique.
Un appui majeur dans les échanges économiques en Afrique
Par ailleurs, la visite hier du président de la Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank), Benedict Oramah, en Algérie, témoigne de l’importance croissante du pays dans le renforcement des échanges économiques en Afrique. Reçu hier par le président Abdelmadjid Tebboune au siège de la présidence de la République, M. Oramah a exprimé sa satisfaction quant aux initiatives prises par l’Algérie pour devenir un acteur clé dans la promotion des relations commerciales en Afrique.
Le président de la Banque africaine n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction concernant la décision de l’Algérie de l’organisation, en septembre 2025, de la Foire commerciale inter-africaine (IATF) sur son sol. Cet événement de grande envergure qui accueillera, selon le même responsable, plus de
30 000 visiteurs, se positionne comme un levier pour dynamiser les échanges commerciaux et les investissements à l’échelle continentale. «Nous avons accueilli avec joie la décision de l’Algérie d’accueillir le Salon africain du commerce», a déclaré Benedict Oramah, soulignant l’importance de cette initiative pour stimuler les flux commerciaux et les investissements en Afrique.
Selon le président de l’Afreximbank, cette foire ouvrira la voie à des échanges de plusieurs millions de dollars et renforcera la coopération entre les nations africaines. «Nous nous sommes mis d’accord avec le gouvernement algérien pour travailler ensemble à renforcer les relations commerciales en Afrique, ainsi que l’appui aux investissements sur le continent», a-t-il ajouté. Il a également évoqué la vision commune d’un avenir prospère entre l’Algérie et l’Afrique, notamment grâce aux infrastructures modernes et à la position géopolitique de l’Algérie.
Vers le placement des produits algériens sur le marché européen
L’Algérie ne se limite pas à être un simple réceptacle des investissements étrangers, mais aspire à jouer un rôle clé dans les chaînes de production mondiales. A titre d’exemple, plusieurs entreprises chinoises ont fait le choix de délocaliser leurs usines vers l’Algérie, non seulement pour y produire, mais aussi pour profiter des facilités offertes par le pays pour exporter vers d’autres marchés, renforçant ainsi le rôle de l’Algérie dans les échanges commerciaux internationaux, notamment dans l’objectif d’arriver à atteindre 30 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2029.
Pour ce faire, l’Algérie prépare une renégociation de son accord d’association avec l’Union européenne, un marché de premier plan pour ses ambitions économiques. Lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias, le président de la République a précisé que l’accord d’association avec l’Union européenne sera révisé à partir de 2025, soulignant que l’Algérie entretient des relations normales avec les Etats de l’UE.
Selon le chef de l’Etat, l’accord avec l’Union européenne a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui, mettant en avant les grandes ambitions économiques de l’Algérie. Ainsi, cette révision vise à mieux positionner les produits algériens sur le marché européen, tout en garantissant des conditions d’échange plus favorables pour ses opérateurs.