Mahfoudh Kaoubi (économiste) : «L’Algérie est malade de son administration» 

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/Invité de la Chaîne III, l’économiste et analyste des questions financières, M. Mahfoudh Kaoubi, a mis l’accent sur «les lourdeurs bureaucratiques très préjudiciables», selon lui  à «l’attractivité de l’investissement». L’expert exige dans ce sens, «un réel changement dont la clé se trouve à deux niveaux : l’organisation et les personnes».

Le constat de Kaoubi est sans appel : «L’Algérie est malade de son administration. Cet état pathologique permanent coûte énormément», appuie-t-il, soulignant «encore faut-il rappeler qu’elle demeure (l’administration, ndlr) l’un des grands obstacles aux réformes». Car, selon lui, «les gens se sont habitués à des situations de rente». «Cette lourde mission de réformes, explique-il, incombe aux vrais professionnels conscients des enjeux et qui savent comment procéder pour servir, selon une feuille de route, des objectifs concrets mis en place». L’économiste a déploré «qu’outre les Codes du Travail et du Commerce, le Code des investissements qui devait être fin prêt pour octobre dernier pose un réel problème. Il doit être élaboré de concert avec l’ensemble des partenaires, mais rapidement, en vue de redynamiser l’économie et libérer les initiatives» 

«L’heure est à l’action»

A ce titre, il rappelle la consistance du fameux Rapport Missoum Sbih sur la Réforme de l’Etat, qui date de deux décennies déjà. Un travail colossal qui doit être remis sur la table et réactualisé. Sur le plan économique, «on n’a pas ce feedback permettant de libérer les initiatives et pour une réelle création de richesses», fait-il observer. Estimant que l’heure est à l’action pour la concrétisation des résolutions des assises sur la relance économique, Mahfoudh Kaoubi considère que «la numérisation est un moyen et non une finalité». «Ce sont les hommes qui font le changement», insiste-t-il, avertissant que «si on ne change pas les prérequis des profils nécessaires à l’exercice du pouvoir, on ne peut mener à bout les réformes».

R. N.