De notre envoyée spéciale Delloula Morsli
Mahmoud Hemida, figure emblématique du cinéma égyptien, est l’un des invités de marque de cette 12e édition du Festival international d’Oran du film arabe (FIOFA). Honoré lors de la cérémonie d’ouverture aux côtés de Mohamed Lakhdar Hamina, Costa Gavras et Michèle Ray Gavras, l’acteur et producteur a tenu une conférence de presse le 8 octobre à l’hôtel Royal.
Cette rencontre était l’occasion pour lui de revenir sur l’importance des textes de loi régissant l’industrie cinématographique dans les pays arabes. Ces derniers, bien qu’ils existent, nécessiteraient un travail de fond afin de couvrir tous les aspects relatifs à cette industrie. «L’Algérie compte des individualités remarquables dans le monde du cinéma, seulement, l’absence d’infrastructures solides entrave le développement du secteur et cela est valable pour tous nos pays», dit-il avant de poursuivre : «Imaginez si Mohamed Lakhdar Hamina, l’unique Algérien lauréat de la Palme d’or décidait de faire un film aujourd’hui, il devrait d’abord chercher un producteur, repasser par les mêmes étapes, les mêmes difficultés, comme s’il réalisait pour la première fois», déclare t-il, en insistant sur le fait que les pays du monde arabe devraient accompagner le développement de carrière des talents confirmés.
Par ailleurs, Mahmoud Hemida s’est dit heureux d’apprendre l’inauguration de l’Institut national supérieur du cinéma (qui porte le nom du réalisateur algérien Mohamed Lakhdar Hamina), en soulignant que «nos jeunes partent étudier le septième art à l’étranger à cause du manque d’infrastructures. Certains ne reviennent pas et cela constitue une grande perte pour nos pays».
Mahmoud Hemida, né le 7 décembre 1953 au Caire, s’est imposé comme acteur polyvalent, capable de passer avec aisance d’un rôle à l’autre. Ses débuts prometteurs dans des films populaires comme «L’Empereur» et «Shams Al Zanat» aux côtés de Adel Imam, lui ouvrent rapidement les portes d’une grande carrière.
Au fil des années, Hemida a exploré une palette de personnages complexes et nuancés, travaillant aux côtés de réalisateurs de renom, tels que Youssef Chahine, Mohamed Khan et Atef El Tayeb. Il a brillé dans des drames historiques («Al Mohager»), des thrillers d’action («Afarit el-asphalt»), et même des comédies («Qatt wa Far»). Sa capacité à incarner des personnages aussi différents et complexes témoigne d’un talent indéniable et d’une profonde compréhension de l’art dramatique.
En parallèle de ses rôles d’acteur, Hemida s’est également investi dans la production. Son interprétation mémorable de Tabl dans «Jannat El Shayateen» qu’il a également produit, a marqué les esprits, tout comme son portrait touchant du docteur Mahmoud dans «Malik wa Ketaba».
Le parcours de Mahmoud Hemida est celui d’un acteur en constante évolution, qui a su s’adapter aux mutations du cinéma égyptien tout en gardant une forte identité artistique.