PAR S. OULD ALI
Pour Malek Abdesselam, docteur en hydrogéologie, les cinq stations de dessalement d’eau de mer en cours de réalisation ne devraient pas entrer en fonction avant le mois de septembre 2025, soit à la fin de la saison estivale : « C’est à ce moment-là que l’Algérie aura besoin de l’apport en eau dessalée de ces infrastructures pour remplacer les réserves que nous aurons consommées pendant l’été », explique-t-il en avertissant contre la précipitation dans l’entrée en fonction de ces stations. Les stations de Tipasa, Boumerdès, El Tarf, Béjaïa et Oran sont actuellement en phase d’essais techniques, leur mise en service étant annoncée pour la fin février. Leur apport combiné devrait atteindre 1,5 millions de m3 d’eau dessalée par jour, ce qui portera la capacité globale nationale à 3,6 millions de m3. Rappelons que l’Algérie compte 25 Stations de dessalement de l’eau de mer (SDEM), ce qui vaut à l’Algérie d’occuper la première place africaine en matière de dessalement. Pour l’expert en ressources hydriques, il faudra par ailleurs établir des programmes de restrictions dans la distribution de l’eau potable pour faire face aux besoins d’ici l’automne. Hormis la région de l’Est algérien qui a bénéficié d’une pluviométrie qu’il juge « moyenne », les autres régions du pays, notamment l’Ouest algérien, ont connu un déficit important qui appelle à la vigilance, estime-t-il. Au registre du remplissage des barrages, le Dr Malek
Abdesselam juge là aussi que le Nord-Est algérien est le mieux loti avec des ouvrages hydrauliques qui « débordent presque », à l’image de celui de Béni Haroun, à Mila, et Tabellout de Jijel. Le taux de remplissage du barrage de Taksebt est à 35%, ce qui devrait suffire pour la région « s’il n’est pas trop sollicité en raison de défaillances dans les autres infrastructures hydrauliques du centre du pays », tempère encore Malek Abdesselam. Quant à l’Oranie, la situation est plus compliquée. En janvier dernier, la Directrice centrale de l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), Nadia Ouchar, avait indiqué que le taux de remplissage des 81 barrages du pays avait dépassé les 36%, ce qui représentait un volume de 2,7 milliards de m3. Un pourcentage en légère augmentation par rapport à la même période de l’année dernière (35,4%). De son côté, lors d’un colloque national sur l’hydraulique, le ministre du secteur, Tahar Derbal, avait indiqué en janvier que le taux de remplissage des barrages avait atteint (au 16 janvier, ndlr) près de 35% au niveau national. Un chiffre appelé à augmenter « considérablement » grâce aux dernières précipitations, avait-il encore rassuré. M. Derbal avait également annoncé un plan d’approvisionnement en eau potable basé sur le pire des scénarii, soit l’absence totale de pluie au cours de l’année, afin de garantir l’approvisionnement des citoyens en toute circonstance. Il avait, par ailleurs, indiqué qu’en prévision du Ramadhan, des mesures avaient été prises « pour remédier aux lacunes d’alimentation dans certaines régions, notamment en libérant des quantités d’eau des barrages et en adaptant les horaires de distribution aux spécificités du mois sacré ». Lors de la présentation du bilan du secteur de l’Hydraulique pour 2024, il a été indiqué que le taux de remplissage des barrages dans l’Ouest du pays avait sensiblement augmenté : 43,76% contre 17,88% en 2023, tandis que les barrages de l’Est du pays avaient atteint 53,45%, contre 60,12% l’année d’avant. Les barrages du Centre du pays présentaient un taux de 16,80% en 2024 contre 16,96% en 2023.