Mali : la situation sécuritaire se détériore

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64 morts dans deux attaques terroristes au Nord du Mali

Par Djilali B.

La situation sécuritaire s’est sérieusement détériorée depuis une semaine au Mali avec la recrudescence des attentats terroristes qui ont culminé mardi avec des attaques et touché huit régions du pays où les camps des services de sécurité ont été ciblés.
L’épreuve est terrible pour les forces armées maliennes, appuyées par les éléments de l’Africa Corps, héritière de la société de sécurité privée russe Wagner, qui ont entrepris des opérations d’envergure à travers le pays pour neutraliser la menace terroriste. Des opérations dénoncées par les populations du nord majoritairement touaregs qui ont accusé l’armée d’exactions contre des civils.
Les groupes terroristes sont passés opportunément à l’offensive en ciblant plusieurs localités, ciblant principalement les casernes et les campements des services de sécurité. Et au moment où l’armée enregistrait des victoires contre les groupes extrémistes, selon les comptes rendus des médias, le groupe terroriste Jinim, groupe islamique pour le soutien de l’islam et des musulmans, revendiquait à la fois les attentats perpétrés dans le centre du pays, la semaine dernière, mais aussi ceux de ce mardi.
Par ailleurs, l’armée malienne soutenue par Africa Corps a fait état hier du bilan de sa réaction aux attaques terroristes coordonnées et simultanées, de la neutralisation de 80 éléments armés. Les assaillants, comme les désignent les médias maliens, ont usé de tirs d’obus et des attaques contre les forces de sécurité à Nioro, Nolodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli, Gogui et Kayes où a été expressément ciblée la résidence du gouvernement. Une précision de taille qui dénote de la bonne préparation de ces attaques. Des attaques qui ont par ailleurs surpris les autorités du pays qui peinent à trouver des solutions pour cette équation sécuritaire dans un environnement économique loin d’être prospère.
Les images diffusées par les Fama montrent des cadavres de terroristes, des motos et plusieurs armes récupérées lors de cette riposte contre les assauts des groupes terroristes.
En tout état de cause, les développements de la situation sécuritaire au Mali risquent de provoquer un effondrement de l’architecture sécuritaire du pays, déjà, mise à rude épreuve par l’escalade des attaques terroristes. Il est à craindre d’ailleurs, la contagion des pays de la région par l’influence de ce groupe extrémiste. Le Niger et le Burkina ne sont pas à l’abri d’une extension de l’insécurité consécutive à l’incapacité des forces militaires maliennes à éradiquer la menace terroriste. Surtout sachant que le pays fait face à une crise politique et de confiance suite à la dissolution de tous les partis politiques et des associations de la société civile, la junte au pouvoir comptant essentiellement sur le pouvoir de son armée et le soutien des éléments russes d’Africa Corps.
C’est sans doute méconnaître la société malienne, plus généralement africaine, pour ignorer les solutions politiques émanation de dialogue et de concertation. Loin pour l’instant d’être une priorité pour les maîtres de Bamako. Seraient-ils inspirés par l’exemple de la reddition de membres du groupe terroriste Macina !