L’opposition contre les putschistes du Mali commence à s’organiser et compte faire pression contre les autorités de transition pour revenir à l’ordre constitutionnel à travers des élections libres. L’opposition a créé une coalition regroupant des partis politiques et des associations, dénommée Synergie d’action pour le Mali, dont l’objectif, est-il indiqué dans sa première sortie médiatique ce samedi, est de « proposer une voie pour sortir de l’impasse », selon ses initiateurs qui considèrent que la junte militaire au pouvoir depuis 2020 n’a rien apporté au peuple malien et refuse de céder le pouvoir comme elle l’avait promis aux civils.
Synergie d’action pour le Mali, composée d’une trentaine de partis et d’associations politiques du pays, inscrit son mouvement en franche opposition aux militaires qui détiennent le pouvoir depuis 2020 sans perspective de le remettre aux civils comme ils
avaient promis. Et c’est tout naturellement logique que se trouve dans cette alliance le très populaire imam Dicko, qui était parmi les premiers soutiens aux putschistes avec ses démonstrations dans les rues de Bamako, mais qui semble sérieusement déçu par les quatre ans de règne militaire qui n’ont rien donné à ses yeux. Est-il d’ailleurs en disgrâce à Bamako qui le considère comme une menace pour le pays en raison de ses positions opposées aux putschistes qui monopolisent le pouvoir sans envisager de délai pour passer le témoin à des autorités civiles élues.
« Force est de constater aujourd’hui que les autorités qui sont là pour la transition ont montré leurs limites. C’est pour cela que nous, on a décidé de se mettre ensemble pour faire une nouvelle coalition et aller vers les Maliens, en leur disant ce qui ne va pas et qu’est-ce qu’il y a lieu de faire pour changer la situation actuelle qui prévaut au Mali », a décliné les raisons de la mise sur pied de cette alliance, Youssouf Daba Diawara, un des porte-parole de cette coalition cité par l’AFP. Et d’ajouter que Synergie d’action pour le Mali se veut un regroupement de partis et d’associations contre la violence comme mode d’action. Il se dit toutefois fermement attaché aux principes démocratiques. En principe, avant la fin de cette semaine, l’Alliance « entend officiellement faire constater la fin du délai de la transition ».
Plus ambitieuse enfin, comme l’a souligné Diawara, « la formation veut créer une plus
large coalition en demandant aux partis politiques traditionnels de sortir de leur torpeur, afin de donner de la voix pour un retour à l’ordre constitutionnel ». La coalition entend ainsi créer un front politique contre la junte militaire au pouvoir à Bamako pour l’amener à revenir à l’ordre constitutionnel.
D. B.
