L’Algérie ne peut continuer à supporter le comportement belliqueux du Maroc et de la France qui viennent de franchir un nouveau pas en projetant des manœuvres militaires communes à Errachidia, à la frontière algérienne. Une provocation.
Baptisées Chergui 2025, l’Erg oriental, sans doute ces manœuvres prévues à quelques encablures de la frontière algérienne ne peuvent être perçues autrement que comme un comportement d’hostile provocation ; une énième provocation qui s’inscrit dans le fantasme des dirigeants du royaume de grappiller des portions du territoire national. Les relations entre Alger et Rabat ont atteint un seuil de tension. Cette tendance a déteint sur les relations algéro-françaises qui ont suivi une courbe similaire encouragée par les sorties agressives de responsables du gouvernement, sans doute tolérées par l’Elysée qui n’est pas intervenu pour mettre fin à cette campagne anti-algérienne relayée par les médias. Et c’est ce contexte d’extrême tension que les deux pays ont choisi d’organiser des manœuvres militaires près de la frontière algérienne. Et c’est tout naturellement que l’Algérie a dénoncé ce projet et protesté auprès de la France dont l’ambassadeur à Alger a été reçu, ce jeudi, au ministère des Affaires étrangères. Parce qu’il est évident que ce projet de manœuvres a pour objectif premier de provoquer l’Algérie, de jouer sur ses nerfs, surtout que la France a déjà franchi le pas dans son escalade avec son soutien au plan marocain d’autonomie des territoires sahraouis occupés alors que le dossier est toujours sur la table à l’ONU où le pays de de Gaulle est membre permanent de son Conseil de sécurité.
Suite donc à cette initiative malvenue, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Lounès Magramane a reçu ce jeudi, au siège du ministère, l’ambassadeur de France en Algérie, M. Stéphane Romatet, a indiqué un communiqué du ministère. «Cette audience a eu pour objectif d’appeler l’attention du diplomate français sur la gravité du projet de manœuvres militaires franco-marocaines, Chergui 2025, dont le nom est très évocateur, prévues en septembre prochain, à Errachidia, non loin de la frontière algérienne», est-il précisé dans le communiqué. Le responsable algérien a transmis à son interlocuteur le message de l’Algérie qui résume sa perception de ce projet vu comme une provocation. «Le Secrétaire général a précisé à son interlocuteur que cet exercice est appréhendé par la partie algérienne comme un acte de provocation à l’égard de l’Algérie. Il a ajouté qu’un tel acte ne manquera pas d’alimenter la crise qui caractérise à présent les relations algéro-françaises et de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité», ajoute la même source sur un ton d’avertissement et de mise en garde quant aux conséquences d’une telle opération. «Tout en demandant à l’ambassadeur de France de lui fournir les clarifications nécessaires à ce sujet, le Secrétaire général a invité ce dernier à transmettre à sa hiérarchie la position de l’Algérie telle qu’elle lui a été exprimée», conclut le communiqué.
Il y a lieu de remarquer qu’en réaction à ce nouvel épisode de provocation française jumelée à la complicité du Maroc, l’Algérie a opté pour la méthode et la posture soft dans sa réaction. Contrairement à la réaction, sans aucun doute attendue par les auteurs de cette provocation, l’Algérie est restée calme, a réagi dans le respect de «l’abc» de la diplomatie pour ne pas envenimer davantage la situation au moment où le Paris politique, Matignon et ses périphéries s’exhibent avec une rare hystérie anti-algérienne.
Djilali B.