Marché couvert de Tlemcen : La Mecque des consommateurs

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Par Mohamed Medjahdi

Deuxième décade du mois sacré de Ramadhan. 10 heures du matin. Le marché couvert de Tlemcen enregistre une  foule de plus en plus dense. A l’intérieur, il faut jouer des coudes pour s’approcher des étalages. On y trouve tous les produits. La qualité et la fraîcheur des fruits et légumes attirent plus d’un. La ruée est grande. Certains commerçants procèdent à la criée. Le visiteur n’a qu’à se laisser bercer par la foule nombreuse. Ici déferlent les odeurs d’épices, de persil, de coriandre, de menthe… Au onzième jour du mois sacré, les prix comment à régresser, hormis la pomme de terre qui brûle les doigts. 140 DA le kg… Tout est disponible, notamment les fruits de saison, sans parler des bananes devenues un «dessert de luxe». Composé de dizaines de stands et localisé au centre-ville entre la Kyssaria et la grande mosquée, le marché couvert de Tlemcen, réalisé début 1900, demeure un vieux bâtiment colonial en forme de rotonde. Il continue de résister au temps. Jadis, les jeunes légumes encore crottés trouvaient leur place, les fleurs parfumaient les allées. Ce marché construit durant les années cinquante du siècle dernier était animé beaucoup plus lors du marché hebdomadaire. Les ruraux exposaient toutes sortes de marchandises dont le lait, la laine, tapis, miel, et autres objets de porterie fabriqués dans les régions des Béni Snous, Nedroma ou Bider.

Tout autour de cet espace commercial, Arabes et Français faisaient leurs achats. De nos jours, ce vaste marché occupe une place importante. La poissonnerie draine de nombreux acheteurs qui préfèrent des plats à base de poisson durant ce mois de Ramadhan. Il est considéré comme monument historique. Les quelques ruelles sont squattées par des revendeurs à la sauvette, engendrant un réel phénomène de l’économie informelle. Ici, une grande activité est relevée. Ce secteur informel a pris de l’ampleur, où les prix ne donnent pas lieu à des négociations. Et sous la toiture de ce marché couvert à étages, plus de 150  commerçants activent. Il  y a des bouchers, des vendeurs de fruits et légumes, de produits alimentaires, ainsi que diverses espèces de poisson exposées. Considéré comme un véritable pôle économique et occupant une place importante dans la ville, jouxtant l’ancienne Kyssaria, ce marché couvert a été restauré pour le préserver des méandres du temps.