Par Brahim Aziez
Selon des informations émanant des acteurs de la distribution automobile, les quotas pour l’importation de véhicules neufs devraient être rendus publics dans les jours à venir. L’information qui n’a pas encore été officiellement annoncée fait référence à l’expérience du précédent exercice qui a fait que la libération tardive des autorisations d’importation (octobre 2023) n’a pas permis aux intervenants d’importer leurs quotas avant la fin de l’année, replongeant le marché dans la situation de pénurie vécue par le passé, quand bien même le retour de Fiat, Opel et Chery sur le marché aurait réussi à atténuer la pression qui pesait sur le marché de véhicules neufs.
En effet, en dehors de Fiat, Opel, JAC et Chery, et à un degré moindre DFSK, qui ont importé l’ensemble de leurs quotas, des marques comme Geely peinent encore à rapatrier et distribuer les volumes qui leur ont été accordés pour l’année 2023, ou encore Citroën qui n’a pas réussi à placer sa commande de 7000 véhicules auprès du constructeur français.
Mieux encore, et au vu du nombre plus élevé d’opérateurs agréés pour ce faire (une quarantaine contre une dizaine en 2023), le volume devrait passer d’un peu plus de 180.000 véhicules à plus d’un quart de million de véhicules, ce qui reste encore loin des véritables besoins du marché. Et si la facture d’importation de véhicules neufs avait été fixée à 2,6 milliards de dollars en 2023, on n’en connaît pas encore le seuil pour cette année.
Mais ce qui est sûr, c’est qu’avec les complications qui ont surgi en mer Rouge, augmentant les délais d’acheminement des véhicules en provenance d’Asie, il est logique que les commandes se fassent bien à l’avance pour assurer une alimentation régulière du marché, sachant que plus de 80% des agréments accordés ont profité à des marques chinoises de véhicules de tourisme, d’utilitaires, de camions et de motocycles.
Parmi les marques qui investiront le marché 2024, on notera le retour de Suzuki, Kia, Toyota, et probablement Renault et Nissan, sans oublier MG, Great Wall et consorts.
Il convient toutefois de rappeler que les autorisations d’importation sont gérées par le haut conseil de régulation des importations qui a été créé par le décret présidentiel 23-284 du 1er août 2023 et placé sous l’autorité du premier ministre. «Ce conseil est chargé de déterminer et d’orienter la politique appliquée en matière de régulation des importations, d’examiner et de proposer toute mesure visant la régulation des importations, de proposer les mesures visant à protéger la production nationale pour la substituer aux importations, de proposer des mesures pour améliorer le système d’information lié à la détermination des besoins du marché national, de proposer des mesures visant la lutte contre les pratiques commerciales illicites lors de l’importation», selon le texte de loi. Il est également chargé d’évaluer périodiquement les données liées à la balance commerciale, notamment en ce qui concerne l’importation, de proposer les mesures de renforcement de la coordination intersectorielle en matière de régulation des importations, de proposer des mesures visant à renforcer la lutte contre le phénomène de la surfacturation à l’importation.
Outre les missions mentionnées ci-dessus, le conseil «peut examiner toute question d’intérêt général et stratégique relative aux opérations d’importation».
B.A.