PAR ABDELLAH B.
L’amont gazier se prépare à une année riche en opportunités et en défis, selon le dernier rapport du cabinet britannique « Wood Mackenzie », qui place l’Algérie dans le top 5 des marchés à surveiller cette année dans la région MENA. Selon la même source, l’appel d’offres lancé par l’Algérie « Bid Round 2024 » devrait attirer l’intérêt de grands acteurs du marché international, européens en particulier. « Nous prévoyons un fort intérêt de la part des majors européennes, et il est également probable que de nouveaux acteurs fassent leur apparition, avec la formation de consortiums avec des sociétés qui sont déjà actives sur ce marché », lit-on dans le document de Wood Mackenzie.
En effet, après une pause de plus de 10 ans, le secteur gazier algérien enregistre depuis 2021 une nouvelle dynamique encouragée par l’expansion de la demande sur le marché international, notamment chez ses clients traditionnels. Une situation qui devrait continuer sur sa cadence haussière des prix pour les années à venir, et ce, en raison du resserrement de l’offre. Ce qui s’explique par le regain d’intérêt européen pour le gaz algérien, « suscité par l’attention accrue portée à la sécurité énergétique en Europe et par l’amélioration du sentiment des investisseurs », indique la même source.
Pourquoi le «Bid Round 2024» devrait susciter l’intérêt ?
Selon le rapport en question, plusieurs facteurs sont aujourd’hui en faveur de l’investissement dans l’amont gazier en Algérie. Parmi ces éléments, il y a la mise en place d’un cadre juridique flexible offrant plusieurs options de partenariat. « L’Algérie a réalisé d’importantes avancées en matière d’adaptation des législations aux nouvelles donnes du marché international à travers la loi 2019 sur les hydrocarbures qui sera mise à l’épreuve par cet appel d’offres », expliquent les experts du cabinet britannique. Le deuxième point est en relation avec la décision de l’Algérie de favoriser le développement des périmètres des sites existants, ce qui accélèrera leur mise en service, et par conséquent le retour rapide sur investissement. « Cet intérêt pour le développement des périmètres des sites existants aura un double objectif : l’accélération de la production et la rentabilité financière des nouveaux projets », explique la même source pour qui cet appel d’offres sera un baromètre pour mesurer l’impact des nouvelles dispositions incluses dans la loi sur les
hydrocarbures en matière d’attractivité de l’investissement étranger. D’après la même source, l’Algérie a augmenté de 25% les volumes commerciaux durant ces quatre
dernières années, mais le pays a besoin de renouveler ses ressources. « Eni et Equinor
devraient également convenir de nouvelles licences de 25 ans pour des projets existants
dans le cadre du nouveau code des hydrocarbures du pays en 2025, en plus d’autres acteurs avec lesquels Sonatrach a signé des protocoles d’accord l’année dernière », indiquent les experts de Wood Mackenzie.
Outre l’Algérie, le rapport en question affirme que d’autres pays de la région MENA
ont consenti d’importants investissements dans le domaine des hydrocarbures, à l’instar de la Libye, l’Egypte, l’Irak, l’Arabie Saoudite, Oman et le Koweït qui attendent les résultats des explorations pour cette année. « Ces pays seront confrontés à la problématique de l’ingénierie dont la demande a explosé, ce qui résulte d’une hausse importante des prix de construction des installations ».