Marché informel des transactions en devise en ligne: Comment l’État veut y mettre fin

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Face à la recrudescence des transactions en devise en dehors des circuits formels, le gouvernement propose une solution dans le cadre du projet de loi de finances 2023 pour endiguer ce phénomène qui s’est installé au sein de la société.

Ces dernières années, on parle peu du marché informel traditionnel de la devise, mais de son développement pour conquérir de nouveaux terrains en s’appuyant sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Paysera, Wise et d’autres cartes bancaires des entreprises étrangères ont gagné plus de terrain durant ces deux dernières années en Algérie. Ces produits étrangers ont investi le marché parallèle et concurrencent les banques et les établissements financiers autorisés par la Banque d’Algérie. Le recours à l’utilisation de ces cartes par les citoyens a explosé ces dernières années, en particulier durant la période de Covid-19 et les restrictions qui l’ont suivie, notamment en matière de mobilité. Paiement des frais de visa, réservation d’hôtel à l’étranger depuis l’Algérie, achat en ligne… Ces formules qui attirent de plus en plus de clients algériens inquiètent les autorités qui s’engagent dans la lutte contre ce nouveau phénomène qui s’installe au sein de la société et engendre des dégâts considérables à l’économie nationale.

Mais le projet de loi de finances 2023 envisage une solution pour mettre fin à ces nouvelles pratiques «illégales». De ce fait, des sources proches du dossier estiment qu’il est question d’accélérer «la numérisation du secteur bancaire» pour l’adapter à cette nouvelle ère du digital et mettre sur le marché des produits à la hauteur des aspirations des citoyens.

Autrement dit, il s’agit de «l’amélioration de l’offre sur le marché local en matière de services bancaires, à travers la généralisation de l’utilisation des cartes bancaires». Une manière, à la fois, d’encourager le commerce électronique et de renforcer l’inclusion financière qui demeure le cheval de bataille des pouvoirs publics.

Mise sur le marché local de produits bancaires à des prix compétitifs

Par ailleurs, les offres légales présentes sur le marché restent inaccessibles pour une partie importante de la société, comme c’est le cas des cartes Visa, MasterCard, Amex. De ce fait, il est question de diversifier les offres bancaires pour attirer plus de clients.

Dans ce sens, le projet de loi de finances 2023 «apporte des réponses concrètes aux besoins des citoyens en matière de modernisation des services bancaires», affirme notre source, avant d’ajouter : «En premier lieu, il sera question de la levée des impositions et taxes douanières sur les importations par les banques et les établissements financiers de cartes intelligentes et leurs composants.»

L’objectif escompté à travers cette mesure est la mise sur le marché local de produits bancaires à des prix compétitifs. Outre les restrictions sur la commercialisation de produits étrangers sur le marché national, les banques sont dans l’obligation de fournir des alternatives en la matière à leur clientèle.

Face à l’évolution des offres sur le marché virtuel, le système bancaire national est dans l’obligation de suivre les mutations de la société, une manière à la fois de faire fonctionner l’économie nationale et de contrôler les transactions en devise pour préserver les réserves de change.