Les révélations concernant le « Marocgate », retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen (UE), ne sont que « la partie émergée de l’iceberg », a indiqué le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, soulignant que d’autres eurodéputés et institutions européennes sont impliqués dans ce vaste réseau de corruption dirigé par Rabat.
« Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg parce qu’il y a plusieurs eurodéputés et je dirai même d’autres institutions européennes qui sont impliqués dans ces réseaux (de corruption) », a affirmé M. Sidati dans une déclaration à l’APS en marge des travaux du 16e congrès du Front Polisario
Il a relevé que cette situation a créé « une sorte de statu quo concernant la question du Sahara occidental au sein du Parlement européen ».
« Nous avons eu affaire à des agissements du Maroc qui ont finalement abouti grâce à cette complicité et à cet activisme de députés européens impliqués dans des réseaux de corruption manipulés » par le régime du Makhzen, a-t-il dénoncé.
Selon le responsable sahraoui, ces eurodéputés corrompus que le Maroc a soudoyés en contrepartie d’un alignement sur ses thèses au Sahara occidental « s’assignaient pour objectifs deux choses ».
« Il s’agit de ne pas passer outre la situation des droits de l’Homme au Maroc (…) et éviter qu’il y ait une quelconque mention concernant le Sahara occidental, d’autant plus que le Parlement européen a toujours eu une tradition de soutien au droit à l’autodétermination et aux droits fondamentaux du peuple sahraoui », a-t-il fait observer.
Le représentant du Front Polisario en France a, en outre, regretté le fait « qu’au lieu de continuer sur la base des valeurs de démocratie, de liberté et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la position des eurodéputés et de certaines institutions européennes a été déviée ».
A ce titre, M. Sidati a fait remarquer qu’outre plusieurs eurodéputés, des comités et des commissions du Parlement européen sont également impliqués dans ces affaires de corruption, citant à titre d’exemple, les Commissions des affaires étrangères, des droits de l’Homme, de la pêche et de l’agriculture.
« C’est tout le mécanisme du Parlement européen qui est impliqué, d’où la nécessité pour cette institution européenne de faire son mea culpa et reprendre sa position de soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui », a-t-il indiqué.