PAR NABIL M.
Lors de sa visite à la 27ᵉ édition du Salon international du bâtiment, des travaux publics et des matériaux de construction (Batimatec 2025), le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, a annoncé l’élaboration prochaine d’une feuille de route ambitieuse.
Accompagné des ministres du Commerce intérieur, Tayeb Zitouni, du Commerce extérieur, Kamel Rezig, des Travaux publics, Lakhdar Rekhroukh, et de l’Industrie, Sifi Ghrieb, ainsi que du président du CNESE, Mohamed Boukhari, le ministre a souligné, lors d’un point de presse organisé en marge de sa visite du salon, la dynamique positive du secteur, tout en détaillant les mesures envisagées pour renforcer sa compétitivité à l’international, en positionnant les matériaux de construction comme principaux produits d’exportation hors hydrocarbures d’ici fin 2025.
«Il y aura une rencontre avec les producteurs de matériaux de construction pour mettre en place une feuille de route afin que, d’ici la fin de l’année, les matériaux de construction soient les premiers produits dans les exportations hors hydrocarbures du pays», a déclaré M. Belaribi.
Il a expliqué que son département ministériel travaillera dans les prochaines années pour que «la filière de la céramique soit parmi les premières dans la nomenclature des produits à l’exportation».
Pour appuyer cette décision, le ministre a rappelé les performances déjà encourageantes du secteur, soulignant qu’en 2024, «l’Algérie a exporté plus d’un milliard de dollars rien que dans les matériaux de construction, dont plus de 800 millions de dollars d’intrants, essentiellement du ciment et du rond à béton, et le reste est composé de céramiques et autres matériaux ». Et d’ajouter : « Nous allons tout faire pour augmenter ces chiffres dans les prochaines années ».
Cette ambition s’inscrit dans la continuité de la politique de promotion des exportations impulsée par les pouvoirs publics. « Le président de la République avait ordonné d’interdire l’importation de ces matériaux, et nous voyons aujourd’hui les résultats de cette décision judicieuse », a-t-il souligné. Une mesure qui a non seulement stimulé la production locale, mais aussi ouvert des perspectives à l’export. « Cette décision a donné la chance aux investisseurs dans le domaine des matériaux de construction, non seulement de produire en Algérie, mais aussi et surtout d’exporter vers de nombreuses destinations », a affirmé le ministre.
Montée en puissance du savoir-faire algérien
Dans son constat, qui a suivi sa visite des stands des exposants, le ministre a salué la montée en puissance du salon Batimatec, qualifié de « rendez-vous continental et régional important » , tout en mettant en avant la qualité des produits algériens. « La qualité des produits exposés est en amélioration constante, année après année, et respecte les normes internationales », a-t-il affirmé.
Il a également rendu hommage aux opérateurs économiques locaux, dont les contributions ont été décisives dans la réalisation de 1,7 million de logements entre 2020 et 2024. Parmi les réussites évoquées, celle d’un jeune entrepreneur de 30 ans ayant lancé son activité il y a trois ans seulement et exportant déjà vers la Tunisie et la Libye. « C’est ça l’Algérie qui réussit. C’est la réussite de ces jeunes à travers les mécanismes que l’État a mis en place », s’est félicité le ministre.
Par ailleurs, le ministre a évoqué les projets en cours, précisant que plus de 300 000 logements étaient programmés pour 2025, nécessitant d’importantes quantités de matériaux. « Nous avons tous les chiffres concernant les quantités de matériaux de construction nécessaires, soit 1,5 million de tonnes de ciment, 8 millions de tonnes d’acier, plus de 50 millions de m² de céramiques et 100 000 m³ de marbre », a expliqué le ministre.
Il a également salué les performances de l’entreprise publique Cosider, désormais capable de mener à bien des projets complexes autrefois confiés à des sociétés étrangères. « Aujourd’hui, quand on parle de Cosider, on fait référence aux grands projets complexes », a-t-il insisté, citant notamment l’hôpital de Tizi-Ouzou (500 lits), le Centre anti-cancer de Djelfa ou encore le stade de Ouargla.
Avec cette feuille de route en préparation, le gouvernement entend capitaliser sur les atouts du secteur pour réduire la dépendance aux hydrocarbures. Une ambition qui, si elle se concrétise, marquera une nouvelle étape dans la diversification de l’économie algérienne et son intégration dans les chaînes de valeur régionales et internationales.