Mawlid Ennabaoui : Peu d’engouement pour les produits pyrotechniques

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Par Adel C.

Le Mawlid Ennabaoui sera célébré demain. Comme le veut la tradition, cet évènement est fêté de manière spéciale par de nombreuses familles, chacune à sa façon. Si certaines se contentent d’un dîner, d’autres personnes, notamment les jeunes enfants et les adolescents, optent pour d’autres pratiques en utilisant des produits pyrotechniques malgré les nombreux avertissements adressés par le ministre de la Santé.

C’est tout à fait normal que la vente des feux d’artifice et les pétards augmentent à cette période. Voulant savoir si ces produits, pourtant interdits d’importation, sont disponibles sur le marché, nous nous sommes rendus au marché Djamaa Lihoud, situé à la basse Casbah. A notre arrivée en fin de matinée, plusieurs tables étaient déjà bien dressées à la rue Amar-Ali, (ex- Rondon). Profitant de cette occasion, nous avons sollicité un premier vendeur dont l’âge ne dépasse pas la trentaine pour connaitre les prix. Notre premier constat a été rapide, les prix proposés ne sont pas à la portée de tous les citoyens. En effet, le coût des produits varie d’un modèle à un autre mais tous ne sont pas inférieurs à 700 DA le paquet. Il peut vite s’envoler et dépasser 1000 DA, ce qui explique le peu d’engouement pour cette marchandise dont personne n’a voulu révéler la manière avec laquelle il l’obtient. L’un des jeunes que nous avons questionnés sur la vente de ces produits, nous a dit : «Le Mawlid n’est plus fêté comme il y a une dizaine d’années. Si vous remarquez, il n’y a pas une grande demande sur les pétards et les feux d’artifices. Les personnes qui achètent sont obligés de le faire car ils ont des enfants en bas âge qui leur réclament ces produits-là. Sinon, ceux qui peuvent s’en passer, le font. » Avant d’ajouter : « Je tiens à souligner que les prix des pétards ont augmenté et ne cessent de grimper de plus en plus. Avec 2000 DA, on ne peut avoir qu’un paquet de grands pétards, un paquet de fusées et un autre de signal (Noualettes) pour les petits enfants. Pour remplir un sac, il faut dépasser les 5000 DA. Rares sont les personnes qui le font de nos jours. » « Pour ce qui est des bougies et El-Anbar, c’est ce qui marche le plus. D’ailleurs, il y a plusieurs parfums et ses prix sont moins chers que les autres produits », a-t-il dit pour conclure.

 

«De moins en moins de monde à Djamaa Lihoud»

Un autre jeune avec qui nous avons echangé nous a assurés qu’il y a de moins en moins de monde qui s’intéresse à ces produits, à savoir les feux d’artifice et pétards. «Le Mawlid n’a plus le même goût d’avant. Comme vous pouvez le constater, il n y a pas beaucoup de monde autour des tables alors que par le passé à cette période de l’année, il y avait une grande foule. De nos jours, nous vendons nos produits beaucoup plus à ceux qui ont des mariages à célébrer ou les personnes qui fêtent l’obtention de leur diplôme de fin d’études», nous a-t-il confié. «C’est logique, je trouve car acheter des pétards, c’est comme jeter son argent par la fenêtre. Si leurs prix n’étaient pas si chers, on peut faire un effort mais à ce prix-là, impossible», nous a assuré l’un des clients qui s’est déplacé pour acheter… une paire de baskets.