Par S. Ould Ali
Cinq ans après la création de la Médiature de la République, il reste difficile de mesurer l’impact de cette institution sur la régulation des relations entre les citoyens et l’administration, ainsi que sur la résolution des problèmes des administrés.
Mais pour Abdelmadjid Ammour, en poste comme Médiateur de la République depuis septembre 2022, cette structure, fondée en 2020, commence à s’imposer comme un véritable intermédiaire entre les citoyens et l’administration : «En 2024, nous avons reçu 56 706 requêtes à travers l’ensemble de nos délégations, que nous avons transmises aux institutions administratives concernées et avons obtenu 91,81% de réponses claires», a résumé le responsable dans une émission de la radio nationale.
Sur l’ensemble de ces dossiers, le Médiateur de la République s’est déclaré incompétent dans un peu plus de 4000 cas : «Il faut savoir que nos prérogatives ne nous permettent pas d’intervenir dans les conflits entre les établissements publics et les employés, les conflits en justice et les oppositions entre individus», a expliqué Abdelmadjid Ammour.
En revanche, selon les données qu’il a exposées, l’institution a pu intervenir dans 4580 dossiers liés au développement local (réalisation d’infrastructures de proximité, amélioration des conditions de scolarisation, aménagement urbain…) et 1310 requêtes du secteur de l’emploi. Comme elle a traité 25 324 demandes liées à des différends entre les citoyens et l’administration publique, soit 44,66% des requêtes formulées. Dans le lot, 53,14% concernaient les affaires administratives, 14,58% le foncier, 11,76% les affaires financières et 11,47 étaient liées au volet social et à l’éducation, et 7,98% touchaient à l’urbanisme et la mise en conformité des constructions : «Nous avons reçu plus de 91% de réponses claires», s’est satisfait le Médiateur de la République. Avant d’expliquer que le terme «clair» englobe aussi bien les réponses positives que négatives : «En général, la réponse est négative lorsque la requête du citoyen n’est pas conforme à la réglementation», a-t-il encore indiqué sans plus de détails. Et quand les réponses ne sont pas claires, les services du Médiateur relancent les administrations concernées.
Les délais de traitement des requêtes ne dépassent généralement pas le mois (61,56%), a encore assuré Abdelmadjid Ammour en affirmant que ses services travaillent à leur réduction grâce à de nouveaux mécanismes de coopération avec les institutions publiques, dont les collectivités locales, mais également par le biais de la numérisation qui constitue un des axes de la stratégie de développement de l’institution. «Nous avons mis en place une stratégie pour 2025/2027 afin de nous rapprocher davantage du citoyen et améliorer son accompagnement», a assuré le Médiateur.
Ce plan s’articule autour de cinq axes principaux : la consolidation de la place chez le citoyen, l’amélioration de la qualité des services, le développement des ressources humaines et des compétences, le perfectionnement de la plateforme numérique et l’amélioration des mécanismes de coopération avec l’ensemble des institutions publiques.