Par Brahim Aziez
Dans la nouvelle composition du gouvernement, l’exploitation du sous-sol algérien prend encore plus de poids. En effet, outre la reconduction de Mohamed Arkab avec le titre de ministre d’Etat, il y a eu la création d’un Secrétariat d’Etat chargé des Mines. Une initiative qui dénote de l’importance de ce secteur stratégique sur lequel reposera la tâche de mettre à jour la carte nationale des ressources minières, mais aussi l’achèvement des projets de Gara Djebilet, celui du phosphate intégré de Tébessa et celui du plomb et du zinc de Oued Amizour, entre autres.
Les experts restent unanimes sur l’importance de cette nouvelle dimension du secteur des mines tant ses apports sont multiples. C’est du moins l’avis des universitaires, enseignants et spécialistes du domaine qui débattaient, hier, du sujet des industries minières sur le plateau de la télévision algérienne.
Ahmed Bekhouche, Directeur des études stratégiques, de la coopération et du développement au sein du groupe Sonarem (Société nationale de recherche et exploitation minière) estime que cette reconfiguration du ministère de l’Energie et des Mines signifie que ce secteur a, ainsi, été mis au centre de la stratégie politique des pouvoirs publics, dans le cadre de la diversification de l’économie nationale», et cela s’expliquerait, selon lui, par l’importance de ce secteur au vu des potentialités du pays, particulièrement en ce qui concerne «la création de richesses, de valeurs ajoutées et d’emplois».
Il estime, d’ailleurs, que tous «les moyens ont été mis à la disposition du secteur pour mener et atteindre les objectifs de sa relance».
L’universitaire et enseignant, Mouloud Issaâd, souligne que «les gisements évoqués existaient déjà et étaient connus, mais qu’il fallait tout un contexte économique et une législation qui favorisent l’épanouissement des gisements et leur exploitation». Il précisera que «de par leur caractère stratégique et structurant, il fallait bien plus qu’une loi minière». Il donnera l’exemple du gisement de Oued Amizour, pour lequel l’aspect environnemental a été étudié dans le détail, soulignant qu’au-delà de l’exploitation, ces projets ont bénéficié d’extension vers l’industrie pour donner de la valeur ajoutée.
Pour sa part, Mohamed Achir, expert et consultant, voit dans cette démarche «un point supplémentaire d’aller vers l’action, au-delà de la volonté, laquelle action nécessite des investissements publics colossaux en ce sens où cela demande des infrastructures d’accompagnement et des aménagements très importants».
Une nouvelle dynamique amorcée
On se rappelle que, lors de l’installation du nouveau PDG du groupe Sonarem, Mohamed Arkab avait souligné que cette nomination «s’inscrivait dans le cadre d’une nouvelle dynamique insufflée dans l’objectif de poursuivre la mise en œuvre des grands projets structurants dans le secteur minier national, dont le développement de la mine de fer de Gara Djebilet, le projet de la mine de zinc et de plomb de Oued Amizour, et le projet de phosphate intégré à Bled El Hadba et à Oued Kebrit». Le ministre de l’Energie et des Mines avait même ajouté que de par sa qualité de membre du conseil d’administration du groupe Sonarem depuis 2019, le nouveau PDG était «à même de garantir la poursuite de la réalisation de ces projets, notamment à l’étape actuelle, et de renforcer le rôle stratégique de la Sonarem dans le développement du secteur des mines, de l’exploitation jusqu’au traitement et la transformation, mais aussi de soutenir les objectifs nationaux de croissance économique et de diversification des sources de revenus». Belkacem Soltani était, ainsi, appelé à «présenter une vision claire pour développer davantage le groupe, et à redoubler d’efforts pour mener à bien ces importants projets, qui vont conforter la place de l’Algérie sur la scène internationale dans le secteur minier».