PAR NABIL MANSOURI
Plusieurs dossiers d’actualité ont été abordés par le président de la République, lors de sa rencontre de mardi dernier, avec les directeurs et responsables de médias nationaux. Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat s’est prononcé sur plusieurs axes concernant le volet économique, mettant en avant les grands projets structurant de l’Algérie, qui permettront de diversifier les ressources de revenus du pays, en dehors des recettes des hydrocarbures, et donner ainsi un coup de pouce à la relance économique.
Dans ce contexte, le président a évoqué face aux médias, trois principaux axes de l’économie nationale ; les projets de chemin de fer, de Gara Djebilet et du phosphate intégré, la croissance du secteur des startups et le développement des PME.
Deux mégaprojets miniers mis en exergue
Sur le volet des grands projets que l’Algérie a déjà lancés, le chef de l’Etat est revenu sur le mégaprojet de Gara Djebilet, notamment la réalisation du projet de la voie ferrée pour le transport du minerai de fer de ce gisement de Tindouf vers Béchar.
Ce projet constitue un moyen important de transport des marchandises, notamment pour
les différents métaux et des matières premières extraites de la mine de Gara Djebilet et des régions adjacentes, en les transférant au nord, jusqu’au port d’Arzew (Oran).
A ce propos, le chef de l’Etat a mis en avant l’importance de ce projet pour « le développement de l’industrie nationale, notamment pour le secteur de la sidérurgie ». La
mine Gara Djebilet permettra d’assurer la matière première nécessaire à l’industrie sidérurgique qui actuellement importe, pour ses besoins, plus de 1,2 milliard de dollars de matières premières en fer.
Grâce à cet important gisement, le projet du complexe sidérurgique de Béchar commence à prendre forme. Ce projet industriel, d’une grande importance économique, sera concrétisé en partenariat avec l’entreprise nationale de fer et de l’acier (Feraal), et sera destiné à la production du rail et du profilé en acier, à partir de la mine de fer de Gara Djebilet.
Autre grand projet minier, celui du phosphate intégré (PPI). Ce projet impliquant les groupes algériens Asmidal (filiale de Sonatrach) et Manadjim El Djazair (Manal)
d’une part, et les sociétés chinoises » Wuhuan » et « Tian’an » d’autre part, s’étalera sur 4 wilayas de l’est du pays avec un investissement allant jusqu’à 7 milliards de dollars.
Sur ce projet, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que c’est « un secteur qui peut placer notre pays parmi les leaders mondiaux et générer des milliards de dollars ». Une fois le projet achevé, il permettra à terme de produire 5,4 millions de tonnes d’engrais par an, avec la création d’environ 12.000 emplois en phase construction et à terme et 24.000 emplois indirects.
Les startups et l’économie du savoir
Dans le deuxième axe abordé par le chef de l’Etat lors de sa rencontre avec les responsables des médias nationaux, il a été question du développement du secteur des startups. Un axe sur lequel l’Algérie a beaucoup misé pour diversifier et surtout moderniser son économie.
À ce propos, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « l’Algérie doit s’inscrire dans la nouvelle économie du savoir », tout en mettant l’accent sur les efforts déployés pour réussir le challenge. « On a mis les moyens avec un ministère dédié à ce secteur », a-t-il également rappelé.
En effet, l’Algérie s’est dotée d’un ministère des startups, une première dans la région, avec à la tête, un jeune ministre issu de la communauté des startuppers, pour accompagner les grandes perspectives de développement pour les startups algériennes.
Aujourd’hui, pas moins de 800 startups sont en activité en Algérie selon les dernières statistiques, accompagnées par des financements de l’Etat pour booster les projets innovants et encourager les jeunes porteurs de projets à façonner l’économie de demain, permettent à l’Algérie de se positionner comme un pôle incontournable des nouvelles technologies dans la région.
L’importance des PME dans le tissu économique
Pour le troisième axe abordé lors de cette rencontre, le chef de l’Etat a réaffirmé le rôle important des petites et moyennes entreprises (PME) dans le développement économique du pays. Pour le président, le secteur des PME est primordial dans la constitution du tissu économique de l’Algérie, évoquant les modèles italien et turc.
L’Algérie comptait à fin juin 2022 plus de 1,3 million de PME à l’échelle nationale, en hausse de 4,45% comparativement à la même période de 2021, employant plus de trois millions de salariés. Selon les statistiques du ministère de l’industrie, 98% de ces PME sont des
très petites entreprises (TPE), employant moins de 10 salariés par entreprise.
Les autorités publiques ont mis les PME au cœur de leur plan d’action, à travers un ensemble de mesures pratiques à même d’accompagner leur évolution et leur permettant de réaliser des taux de croissance plus élevés. Aussi, pour élargir leur activité et améliorer la compétitivité et la qualité, pour leur permettre de créer une valeur ajoutée à des niveaux élevés et accroître les taux d’emploi.
N.M