Mines : Sonarem veut maîtriser toute la chaîne de production

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Sonarem, s’apprête à créer une école dédiée aux métiers de l’industrie minière d’ici l’année prochaine. Selon son Directeur général, M’hidi Djebbar, l’école qui sera construite à Aïn Taya pour une capacité d’accueil de 300 apprenants, entre dans le cadre du renforcement des ressources humaines qualifiées dans le secteur minier. Dans le même esprit, Sonarem Ettakwine prévoit également de lancer un institut spécialisé dans la formation aux explosifs des industries extractives et à la maintenance des engins dans la wilaya de Tlemcen. Ces deux projets viendront renforcer les neuf centres et unités de formation aux métiers miniers qui se trouvent aussi bien à Tamanrasset, Tébessa, Miliana que dans la région d’Amizour.

En 2024, ces établissements ont formé 2300 apprenants aux métiers des mines, notamment dans des spécialités telles que la maintenance, la réparation d’engins et l’adaptation aux spécificités des postes de travail.

Ainsi, détaille M’hidi Djebbar, une session de formation a été lancée au profit de 200 à 250 travailleurs en prévision du lancement de l’Entreprise nationale de fer et de l’acier (Feraal), et 11 jeunes ont suivi une formation spécifique pour intégrer le projet d’exploitation du gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza Amizour, à Béjaïa. Une autre session de formation a été organisée Tamanrasset en prévision de la relance de l’exploitation de la mine d’or de la région. Sonarem Ettakwine, qui est également présente à Ouenza, Bir El Ater et Bled El Hadba (Tébessa), prévoit également la mise en place d’une unité de recherche pour dresser un répertoire d’experts à même d’assurer des missions de conseil et d’expertise.

Engagée dans une dynamique de développement du secteur des mines, l’Algérie doit pouvoir compter sur des ressources humaines qualifiées pour conduire et accompagner ses nombreux projets.

Projet phare pour l’industrie sidérurgique, la mine de fer de Gara Djebilet, située dans la région de Tindouf, compte parmi les projets les plus ambitieux. Outre l’exploitation minière, il inclut la construction d’une ligne ferroviaire de 950 km reliant Béchar à Gara Djebilet via Tindouf. Cette infrastructure permettra de transporter quatre millions de tonnes de minerai par an pour alimenter l’industrie sidérurgique nationale.

Le gisement de phosphate de Bled El Hadba, dans la wilaya de Tébessa, est un autre projet majeur de l’industrie minière nationale. Il comprend l’ouverture de la mine et la construction d’un complexe de transformation et de production de fertilisants azotés et phosphatés à Oued Kebrit. Un projet d’extension du quai minéralier est également en cours de réalisation au port d’Annaba afin de faciliter l’exportation des produits finis. Autre projet majeur pour l’économie nationale, la mine de zinc et de plomb de Oued Amizour, située dans la wilaya de Béjaïa, est considérée comme l’une des plus importantes au niveau mondial. Un contrat a d’ailleurs été signé entre la joint-venture algéro-australienne, Western Mediterranean Zinc, et la société chinoise Sinosteel pour la réalisation de la mine et d’une usine de traitement.

Ces grands projets miniers et d’autres (découvertes ou à découvrir dans le cadre du programme national d’exploration minière couvrant 23 wilayas), devraient permettre à l’Algérie de diversifier son économie, réduire sa dépendance aux hydrocarbures et booster ses exportations.

Et c’est dans cette optique qu’un projet de loi régissant les activités minières a été approuvé début février en Conseil des ministres pour dynamiser le secteur minier algérien en «garantissant la transparence et un climat favorable aux investisseurs, dans le strict respect des normes écologiques».

Dans ce cadre, Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé que «l’activité minière revêt une importance particulière pour l’Etat et exige la garantie de moyens modernes pour le développement et le contrôle de cette activité vitale».

De son côté, le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a qualifié le texte de «capital» pour le développement de ce secteur, ayant subi «une révision globale et approfondie pour davantage d’attractivité et d’ouverture aux investissements».

La volonté de l’Etat algérien de faire du secteur minier un moteur économique majeur ne peut donc pas se concrétiser sans des ressources humaines qualifiées. Pour hisser ce secteur au rang de locomotive de l’économie nationale, il est essentiel de disposer d’un personnel compétent et formé aux dernières technologies et méthodes minières. Ce à quoi s’attelle justement Sonarem Ettakwine…