Par Djilali B.
Les relations algéro-italiennes et la coopération économique entre les deux pays pourront connaître un bond significatif à partir de l’année prochaine. C’est la prédiction de l’ambassadeur d’Algérie en Italie, Mohamed Khelifi, qui s’est confié à «Agenzia Nova», en marge d’une cérémonie organisée à Rome, à l’occasion de la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.
«Les relations bilatérales entre l’Italie et l’Algérie pourraient franchir une nouvelle étape avec le prochain sommet intergouvernemental prévu à Rome début 2025», prédit optimiste le diplomate algérien. Surtout qu’il existe, selon lui, «à côté de l’énergie, une forte aspiration à étendre la coopération à d’autres secteurs». Et de rappeler à ce propos que lors de la visite du président Abdelmadjid Tebboune, en Italie en 2022, Alger et Rome ont affiché une volonté d’élargir leur collaboration dans divers domaines économiques en plus de l’énergie. A cette occasion, M. Khelifi a adressé une invitation directe aux investisseurs italiens, les invitant à profiter des excellentes relations bilatérales et du climat des affaires, qui «est le meilleur de la région». Et de détailler les avantages de l’investissement en Algérie : «Des prix de l’énergie compétitifs, une main-d’œuvre qualifiée et pratique, un emplacement stratégique et un grand marché». Mais pas que, «la position unique de l’Algérie, entre l’Europe et l’Afrique, constitue une opportunité pour les entreprises italiennes».
Par ailleurs, le diplomate a assuré que «l’Algérie est prête à soutenir les partenaires italiens intéressés à investir, en leur offrant un contexte favorable et de nombreuses incitations», mettant en avant le potentiel économique du pays et pas seulement dans le secteur des hydrocarbures.
Intensification de la coopération
Signe de l’intensification de la coopération entre les deux pays, les récentes visites à Rome de plusieurs membres du gouvernement algérien, dont les ministres de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Energie et du chef d’état-major de l’ANP Saïd Chanegriha.
Il a rappelé, par ailleurs, que l’Algérie mène un train de réformes économiques et sociales d’envergure, soulignant le rôle de l’Italie et d’Enrico Mattei dans le soutien de la guerre d’indépendance, faisant ainsi de l’Italie un partenaire stratégique non seulement dans le domaine des hydrocarbures, mais aussi dans la construction d’une nation plus moderne et compétitive. «Un ambitieux programme de réformes économiques et sociales, visant à moderniser le pays et à renforcer la gouvernance» à l’agenda du président Tebboune élu pour un second mandat, a précisé le diplomate.
«Notre président s’engage à promouvoir des mesures concrètes pour améliorer le climat des affaires et la réglementation en faveur de la diversification économique», a affirmé l’ambassadeur en précisant que ces mesures «visent à encourager les investissements et les exportations». Preuve du succès des réformes entreprises, notamment le code des investissements, l’intérêt croissant des partenaires étrangers et des entreprises italiennes pour le marché algérien. «De nombreuses entreprises italiennes souhaitent investir en Algérie, non seulement dans le secteur automobile, mais aussi dans d’autres domaines comme l’agriculture, l’exploitation minière et la production chimique», a-t-il déclaré.
L’Algérie et l’Italie partagent la volonté de consolider la collaboration dans le secteur énergétique, mais aussi de l’étendre à de nouveaux domaines économiques, a estimé le diplomate, spécialiste de l’Afrique et des questions économiques, qui pourrait, selon le média italien, suivre de près l’évolution du plan Mattei, lancé par le gouvernement Meloni pour intensifier les relations économiques et stratégiques avec Afrique.
Et le diplomate de constater en conclusion que «les relations entre l’Algérie et l’Italie se sont renforcées au fil des années et notre pays représente aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Italie et un partenaire énergétique fiable». Ce qui a conduit, naturellement, selon lui, à la signature, récemment, «des accords sur l’hydrogène vert, non seulement avec l’Italie mais aussi avec d’autres pays comme l’Allemagne et l’Autriche».