Nadia Ouchar (directrice centrale de l’ANBT) : «Avec 33,16% de remplissage en eau, on est toujours en plein sécheresse !»

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Bien qu’appréciables, les quantités d’eaux pluviales qui se sont abattues en ce mois de novembre dans le nord du pays restent très insuffisantes, selon la directrice centrale de l’Agence nationale des barrages et transfert. «En dépit du retour des pluies sur plusieurs wilayas du pays entre octobre et novembre, nous sommes en pleine sécheresse», a admis Nadia Ouchar, invitée de la rédaction de la Radio Chaine 3. La responsable de l’ANBT a indiqué au passage que le taux national moyen de remplissage des barrages est passé ces dernières 48h de 32,58 à 33,16 %, ce qui équivaut à 2,2 milliards m3 d’eau.   

«Taksebt est en état critique»

L’avis de la professionnelle est à prendre au sérieux, et ce, malgré la progression considérable de la pluviométrie nationale durant ces dernières semaines. Nadia Ouchar qui reconnait que «cet apport appréciable reste relativement bénéfique, car il s’agit d’une légère progression au vu de l’inégalité dans la pluviométrie par régions», espère voir les chiffres doubler voir tripler. Elle appuie ses dires par le taux de remplissage par région. «On a enregistré à ce jour un taux de 57,5% à l’Est, alors qu’au Centre et à l’Ouest, les taux n’ont pas dépassé, respectivement, les 29,6% et 22,5%», précise-t-elle. À propos des 75 barrages actifs à travers le pays, la directrice centrale de l’Agence nationale des barrages et transferts refroidit tout le monde, notamment ceux qui ont jubilé devant les vidéos montrant un barrage d’eau à Mascara débordant d’eau. «Hormis le petit barrage de Mascara dont la capacité dépasse de peu 7 millions m3 d’eau,  qui a subi des lâchers d’eau, celui du Cheliff n’a pas dépassé les 20,54% alors que celui de Taksebt, qui alimente l’Algérois, reste toujours en état critique, parce que les pluies étaient timides dans le bassin versant qui alimente Taksebt, tandis que celui de Mao à Mostaganem, qui alimente l’Oranie, n’a recueilli que quelque 50 millions de mètres cubes», regrette-t-elle. On rappellera qu’un volume de 143 millions de mètres cubes d’eau a été emmagasiné dans les barrages du territoire national au cours de la période comprise entre le 5 et le 10 novembre.

«Trop tôt pour se prononcer sur l’effet de la pluviométrie sur la disponibilité de l’eau»

A la question que tout le monde se pose, à savoir si les Algériens vont passer un été sans coupure d’eau, ou mieux, les deux prochaines années avec de l’eau au robinet, Nadir Ouchar a refusé de se prononcer. «Il faut attendre encore quelque temps pour se prononcer sur un état des lieux plus ou moins exhaustif. Je tiens au passage à rappeler que beaucoup de barrages, notamment celui de Taksebt,  se remplissent de la fonte des neiges». Alors que la réduction de la pluviométrie se fait sentir ces dernières années, Nadia Ouchar établit que «ces années vont être prises en référence pour établir des plans de gestion de la sécheresse afin de remédier à la gestion dynamique selon les apports disponibles en Algérie». L’impératif, dit-elle, est «d’opter pour une rationalisation de la consommation de l’eau durant les périodes sèches, comme cela a été fait pour les années 2002, 2003 et 2004, au cours desquelles le pays a connu un sévère stress hydrique.

Y. C.

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