Par Djilali B.
Il est impatient et ne peut pas attendre la libération de tous les otages, le regard dans le rétroviseur qui lui rappelle son procès en cours et la citation de sa femme dans une affaire de corruption, Benyamin Netanyahu s’est empressé de remettre son uniforme de tueur d’enfants pour reprendre son œuvre génocidaire.
Même l’indignation du président israélien, Isaac Herzog, de voir que la question des otages ne soit plus une priorité du gouvernement Netanyahu, ou encore ces centaines d’israéliens, parents, amis et soutiens des familles des otages, qui ont repris les manifestations, n’ont pas ébranlé la volonté du Premier ministre de poursuivre la destruction de ce qui reste de Ghaza et de la Cisjordanie et de massacrer les survivants de sa première opération criminelle, en violation de l’accord de cessez-le-feu, mais d’étendre ses opérations au sud du Liban et en Syrie.
En effet, les raids de l’aviation israélienne sur Ghaza ont fait monter le nombre des victimes à trois chiffres, avec jusqu’à 400 morts au début de cette semaine. Elle a ciblé également un village du sud Liban à la même période avant d’étendre le champ de ses opérations à la Syrie dans le but, semble-t-il, de vider ces périmètres qui seront à terme occupés par Israël. Ou des zones démilitarisées sous surveillance israélienne. Le ministre syrien des Affaires étrangères a dénoncé hier les raids contre Daraa qui sont faits pour la vider de sa population.
L’objectif de la reprise des attaques contre les territoires palestiniens – elles ont fait hier 23 victimes à Ghaza et en Cisjordanie et 4 à Daraa, en Syrie – est double pour Netanyahu. A travers les bombardements, Netanyahu prouve à ses alliés de l’extrême droite au gouvernement qu’il n’a pas changé de ligne dans l’espoir de sauver son gouvernement, et donc sa tête. Parce que sa survie politique dépend désormais uniquement de sa présence au gouvernement. Il fait ainsi les beaux jours des va-t-en guerre de l’extrême droite dont le chantage lui fait faire davantage de concessions politiques et dans le but de continuer la guerre jusqu’à l’extermination des Palestiniens.
Silence complice
Ainsi, il prolonge son sursis en repoussant encore son procès. Mais pas que. Le silence complice de la communauté internationale quand son soutien n’est pas direct et clair, a donné un quitus à Netanyahu pour mener à son terme son projet génocidaire, mais aussi grignoter d’autres territoires du Liban, de Syrie voire de Jordanie, pour réaliser le rêve du grand Israël, le désir obsessionnel des extrémistes israéliens dont la voix a désormais son poids dans la décision du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, quitte à sacrifier la cinquantaine d’otages encore entre les mains de la résistance palestinienne. Parce que ces otages lui rappellent l’échec de sa stratégie militaire, dont le blocus de Ghaza pendant 17 ans, l’humiliation que lui inflige la résistance lors de la libération des otages avec un cérémonial mettant en avant des combattants palestiniens nullement affectés par les mois de «tapis de bombes» sur Ghaza.
Pour brouiller les radars braqués sur ses scandales judiciaires, Netanyahu prend sur lui de mettre en œuvre le projet du grand Israël prôné par l’extrême droite, qui par ailleurs ne reconnaît aucun droit aux Palestiniens. Netanyahu refuse catégoriquement la solution à deux Etats préconisée par la communauté internationale, consacrée dans les accords d’Oslo, acceptée par les Palestiniens, l’ONU et la Ligue arabe… Israël veut créer une zone tampon au Sud Liban où il maintiendra des forces militaires au même titre que l’occupation du Golan, la prise de la zone tampon pour des raisons de sécurité. Comme si les Palestiniens, le Liban et la Syrie pouvaient constituer une menace pour la sécurité d’Israël. Après la neutralisation militaire de ces pays, alors que les pays ayant signé les accords d’Abraham se sont neutralisés, volontairement, d’eux-mêmes, le but final est de faire tomber l’Iran, la seule puissance régionale capable de faire face à l’hégémonie d’Israël. Mais la question des otages n’est pas une priorité pour Netanyahu, préoccupé au premier chef par son propre sort.