Nopec et plafonnement des prix : Les mises en garde d’Arkab

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Arkab

Par Abdellah B.

Le marché mondial de l’énergie risque une déstabilisation ou perturbation dans les prochains mois, en raison de l’intervention de nombreux facteurs exogènes, de manière à peser sur les fondamentaux du marché et de provoquer un dérèglement dans un contexte marqué par une forte demande contre une offre réticente.

Face à cette évolution de la situation, Mohamed Arkab, ministre de l’Énergie, a mis en garde contre les conséquences que pourrait engendrer la déstabilisation du marché.

«L’adoption de mesures unilatérales et de législations visant à dévoyer les mécanismes du marché pourrait anéantir le travail réalisé par les pays signataires de la Déclaration de coopération depuis plus de 6 années», lit-on dans un communiqué du ministère de l’Énergie.

Le communiqué du ministère de l’Energie ne précise pas de quelles mesures il s’agit.

Mais il s’agit sans doute de la démarche entreprise par l’Union européenne depuis le mois de février dernier par rapport aux plafonnements des prix qui pourraient dérégler un marché qui a besoin d’importants investissements pour équilibrer l’offre et la demande, et cette mesure creusera davantage l’écart déjà existant.

Ces mesure conduiraient à un sous-investissement dans l’industrie pétrolière et des perturbations majeures dans les flux d’approvisionnement et créeraient les conditions d’une «instabilité durable du marché pétrolier», ajoute le communiqué du ministère.

Dans ce sillage, en réaction à la politique énergétique européenne, l’Arabie Saoudite, l’un des plus importants fournisseurs du marché mondial en pétrole et en gaz, adopte une position «ferme».

Son ministre de l’Énergie indique que «l’Arabie Saoudite n’acceptera jamais de vendre son énergie à des prix plafonnés», avant d’ajouter : «On préfère réduire la production que de vendre à bas prix.»

Revenant sur les conséquences d’une telle démarche, le ministre de l’Énergie saoudien affirme qu’elle aura des «conséquences cruciales» sur le marché mondial des énergies, qui n’arrive toujours pas à se relever depuis la crise sanitaire.

Pour lui, le plafonnement du prix du gaz à l’importation suscitera «des réactions individuelles ou groupées des pays exportateurs sur qui cette mesure sera appliquée», explique-t-il.

Nopec, la loi anti-Opep que des sénateurs américains veulent réintroduire

Outre le plafonnement des prix, le ministre saoudien évoque également la démarche des sénateurs américains qui se préparent à réintroduire le projet de loi Nopec au congrès américain.

Un projet de loi qui vise à «empêcher l’OPEP+ d’exercer son rôle de régulateur du marché pétrolier», notamment après le recours de ses membres à la réduction de leur production pour garantir l’équilibre entre l’offre et la demande.

Sur cette question, le ministre saoudien indique que «ces politiques sont en faveur de la déstabilisation du marché mondial», dont les besoins continuent de s’accentuer, notamment avec la reprise de l’activité économique mondiale et l’incertitude liée à l’offre qui demeure réticente.

En termes de besoins du marché mondial, en gaz en particulier, le dernier rapport de l’organisation des pays exportateurs du gaz note que les besoins en la matière augmenteront de 36% d’ici à 2050 et le marché pétrolier exige un investissement d’environ de 12.000 milliards de dollars durant la même période pour couvrir la demande mondiale en ces produits énergétiques.

Enfin, l’intervention de ces facteurs qui vise à la réduction des prix aura un impact crucial sur les investissements dans l’industrie pétrolière et gazière, car aucun pays au monde n’acceptera d’investir dans un secteur où la rentabilité du produit est remise en cause.