PAR R. AKLI
Dix milliards de dollars à fin 2023… C’est l’objectif que ciblent désormais les pouvoirs publics en termes de recettes en devises à tirer des exportations du pays hors hydrocarbures, après avoir réalisé, sur les neuf premiers mois de l’année en cours, un montant inédit de 5 milliards de dollars.
TELLE QU’ÉNONCÉE, jeudi dernier à Alger par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, à l’occasion du « forum de l’export », organisé par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), la nouvelle stratégie mise en place par le gouvernement pour réguler le commerce extérieur vise à mieux rationaliser la dépense à l’importation, tout en soutenant au mieux la promotion des exportations hors hydrocarbures et en veillant à lever toutes les contraintes auxquelles font face les entreprises exportatrices.
« La promotion des exportations hors hydrocarbures constitue une préoccupation essentielle pour le gouvernement, autant que la préservation des équilibres financiers extérieurs », a ainsi fait valoir le Premier ministre, en signifiant à l’adresse des opérateurs économiques nationaux que « l’Etat ne se sera jamais un frein à l’investissement et à l’exportation, mais bien un véritable accompagnateur pour les entreprises productrices et exportatrices ».
«Une batterie de nouvelles mesures…»
Les pouvoirs publics, a-t-il assuré en ce sens, « travaillent pour lever toutes les contraintes à l’investissement et à l’exportation, y compris au sein de l’administration », l’objectif, a-t-il fait valoir, étant de diversifier l’économie nationale pour la rendre moins dépendante des hydrocarbures. Durant plusieurs années, a tenu à rappeler le Premier ministre, « l’Algérie peinait à atteindre la barre des 2 milliards de dollars de recettes d’exportations hors hydrocarbures », alors que désormais celles-ci devront atteindre le montant inédit de 7 milliards de dollars à la fin de l’exercice en cours, avant d’être portées à pas moins de 10 milliards de dollars à fin 2023.
L’année prochaine, at-il ajouté dans le même contexte, « sera celle de la consolidation de la sécurité alimentaire et de l’autosuffisance sanitaire du pays », assurant que pour y parvenir, le gouvernement « œuvre à lever toutes les contraintes et à faciliter toutes les procédures en faveur des opérateurs économiques, en privilégiant la concertation afin de régler tous les problèmes qui peuvent être posés… » Pour stimuler l’investissement et la production nationale, « une batterie de nouvelles mesures est déjà prévue pour l’année prochaine », dont l’accélération de l’élaboration des textes relatifs au foncier industriel, aux réformes fiscales, ainsi que le parachèvement du processus de numérisation du système douanier, s’est engagé le Premier ministre, tout en signifiant que « la poursuite de la diversification des exportations et de l’économie nationale nécessite l’implication de tous ».
«Mettre un terme à la saignée des avoirs du pays en devises»
Explicitant les nouvelles orientations prônées par l’exécutif en vue d’asseoir une politique rationnelle de commerce extérieur, Benabderrahmane a fait savoir que l’enjeu premier en ce domaine est de « mettre définitivement un terme à la saignée des avoirs du pays en devises », constatée durant les années précédentes à travers l’emballement des importations et les pratiques préjudiciables de surfacturation « qui ont failli pousser le pays à l’endettement extérieur », a-t-il alerté.
D’un total de 43.000 importateurs et à peine 200 exportateurs déclarés auparavant, « nous sommes passés aujourd’hui à seulement 13.000 importateurs et pas moins de 3000 entreprises exportatrices », a fait savoir le Premier ministre.
« Nous ne sommes pas contre l’import, mais nous voulons désormais privilégier les importations qui servent à la production nationale pour jeter des bases solides à l’activité économique », a assuré en définitive le Premier ministre, tout en insistant sur l’engagement total de l’exécutif à lever toutes les entraves à l’investissement et à la promotion des exportations hors hydrocarbures.
Dans cet ordre d’idées, il convient de souligner que, lors des travaux du « forum de l’export » tenu jeudi dernier, de nombreux opérateurs économiques ont appelé à libérer davantage l’acte d’exporter, notamment en dépénalisant et en assouplissant les sanctions liées au non-rapatriement dans les délais prescrits des recettes tirées d’opérations d’exportation.