Numérisation, dernière ligne droite

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Le ministère de l’Enseignement supérieur lance deux nouvelles plateformes numériques

Par R. Akli

 

Mis en marche il y a trois ans, sous l’égide du chef de l’Etat et en dépit des forces d’inertie qui retardent sa concrétisation dans certains secteurs sensibles, le processus national de transformation numérique globale amorce désormais sa dernière ligne droite avec le lancement de la signature électronique et la finalisation de l’élaboration de la première version du Référentiel national de gouvernance des données pour permettre l’interopérabilité des différents systèmes numériques et plateformes sectoriels. De fait, tel qu’indiqué jeudi dernier par la haut-commissaire en charge de la numérisation avec rang de ministre, Meriem Benmouloud, la première version du Référentiel national de la gouvernance des données vient en effet d’être finalisée permettant ainsi d’instaurer un cadre opérationnel «pour l’échange exclusif de données entre les départements ministériels et les organismes publics, de manière fiable, tout en préservant la confidentialité et la sécurité des données». Ce nouveau référentiel vise ainsi à organiser les échanges de données sectoriels à travers des mécanismes et des normes spécifiques, répondant aux exigences de la sécurité de l’information, notamment en matière de protection des données à caractère personnel, a précisé la haut-commissaire à la numérisation, citée par l’agence APS. Une avancée essentielle qui ouvre désormais la voie au  lancement effectif d’une plateforme d’interopérabilité, a indiqué la même responsable en soulignant que «la prise de décision juste, transparente et appropriée s’appuie sur des données sectorielles fiables, actualisées et interconnectées afin de concrétiser la complémentarité et de donner une vision globale et précise aux exigences des hautes autorités». A cet égard, a-t-il fait savoir, une première opération expérimentale d’échange de données à travers le réseau souverain a déjà permis de passer à l’étape de l’échange réel de données entre 33 secteurs ministériels et organismes publics. En clair, ces nouvelles avancées permettent ainsi la mise en harmonie de l’ensemble des réalisations éparses concrétisées ces trois dernières années dans différents secteurs en termes de numérisation et qui, faute d’interconnexion entre différentes plateformes et systèmes sectoriels, demeurent encore peu efficientes pour concrétiser une réelle transformation numérique de l’administration et du service public. C’est le cas notamment dans le domaine des finances, secteur-pilote dans le processus national de numérisation, où des avancées notables ont été effectivement concrétisées dans différents segments, mais qui restent encore à mettre en cohérence à travers une réelle interconnexion entre les fichiers des Douanes, des Domaine et du Fisc. Une interopérabilité qui devra concerner l’ensemble des secteurs pour centraliser et sécuriser les données, tout en permettant la généralisation de la signature électronique pour passer véritablement du papier au digital, sans quoi la numérisation restera confinée au stade de quelques prestations et services accessibles par internet sans jamais induire réellement les transformations ciblées en termes de passage à de véritables modes de gouvernance numérique et de gestion  débureaucratisée. D’où d’ailleurs l’insistance du chef de l’Etat, lors d’une récente réunion du Conseil des ministres, sur l’impératif de «clarifier et de définir les priorités dans le processus de numérisation, en mettant l’accent sur les intérêts à dimension économique et financière, les biens fonciers publics et privés, comme objectifs stratégiques relevant de la souveraineté nationale».