PAR AMAR R
Le dossier de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS est revenu sur le devant de la scène par son intégration dans la liste du groupe des 13 pays partenaires des BRICS, suite à l’annonce qui a été faite lors du 16e sommet tenu à Kazan (Russie), réunissant neuf pays : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie et Iran. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane n’a pas participé au sommet des BRICS, bien qu’il y était invité.
Alors que l’Algérie a définitivement clos ce dossier pour des raisons purement politiques, selon la déclaration du président de la République lors de sa dernière rencontre périodique avec les médias, l’Algérie qui a adhéré à la Nouvelle banque de développement (NBD), créée en 2015, est annoncée officiellement «membre partenaire» de l’alliance des BRICS, une décision qui sonne comme un mea culpa de l’organisation à la suite de ce qui s’était passé en Afrique du Sud il y a un an.
Le groupe des 13 pays partenaires des BRICS comprend désormais l’Algérie, la Biélorussie, la Turquie, l’Indonésie, le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie, Cuba, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Nigeria, l’Ouganda et la Bolivie. Le drapeau de l’Algérie figure sur la face du nouveau descriptif des BRICS dévoilé par le président de la Russie, Vladimir Poutine.
L’intérêt pour l’Algérie d’intégrer en tant que partenaire cette alliance de pays émergents dont l’économie enregistre les plus forts taux de croissance marque une étape stratégique pour le pays, ce qui lui ouvre de nouvelles perspectives sur les plans commercial, financier et fiscal.
En tant que partenaire des BRICS, l’Algérie bénéficie non seulement d’un accès à des marchés dynamiques et diversifiés, mais aussi des avantages significatifs en matière d’accès facilité aux investissements, en ce sens que l’Algérie pourra bénéficier de la Banque de développement des BRICS pour soutenir des projets d’infrastructures, de développement durable et d’innovation, renforçant ainsi ses capacités économiques internes.
L’Algérie, qui a lancé des mégaprojets structurants à l’instar de la ligne de chemin de fer reliant le Nord au Sud du pays, jusqu’à Tamanrasset, le gazoduc et le projet de fibre optique qui s’étendent d’Algérie au Nigeria, ainsi que la route transsaharienne, ainsi que la reconstruction et l’entretien des routes pourrait solliciter la Banque des BRICS pour le financement en partie de ces projets vitaux.
L’intégration dans ce réseau permet aussi une coopération commerciale accrue, notamment la conclusion d’accords commerciaux avantageux avec des pays qui représentent une part croissante de l’économie mondiale, avec 26,2% du PIB mondial, tout en stimulant les exportations algériennes.
Cela offre en outre des opportunités financières et fiscales. Grâce aux initiatives des BRICS visant à réduire la dépendance au dollar américain, l’Algérie aura la possibilité de diversifier ses devises et de sécuriser des transactions financières plus stables, ce qui réduira les risques liés aux fluctuations des monnaies traditionnelles.
Le partenariat de l’Algérie avec les BRICS constitue également une opportunité exceptionnelle pour renforcer le développement économique de l’Algérie, tout en s’inscrivant dans une dynamique mondiale multipolaire. L’objectif de l’intégration de l’Algérie à cette alliance est de parvenir à une croissance économique durable et d’atteindre un développement économique innovant, une plus grande numérisation et une plus large inclusion financière. En tant que «membre partenaire» des BRICS, l’Algérie pourra obtenir le financement des projets structurants, sans se soumettre aux conditionnalités des institutions financières classiques, dont l’Algérie garde une amère expérience dans les années 90 alors qu’elle était en cessation de paiement.
Dans leur quête de mettre fin à l’hégémonie occidentale, les dirigeants des pays membres des BRICS ont pris une série de mesures, dont le lancement d’une monnaie unique, ainsi que la création d’une plateforme d’investissement des BRICS pour faciliter les investissements mutuels entre les pays de ce bloc.
La Russie a proposé aussi d’ouvrir une Bourse aux céréales des BRICS afin de fixer des indices de prix équitables pour ces matières premières.