Omar Berkouk, spécialiste des questions financières : «La Banque d’Algérie gère les réserves de change en bon père de famille»

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Omar Berkouk, spécialiste des questions financières : «La Banque d’Algérie gère les réserves de change en bon père de famille»

Entretien réalisé par R. Akli

Omar Berkouk, spécialiste des questions financières, nous explique l’importance pour un pays comme l’Algérie de disposer de réserves de changes confortables.

Que représentent exactement les réserves de change ?

Les réserves de change sont les moyens de règlement dont disposent les autorités monétaires d’un pays, c’est-à-dire la banque centrale, pour solder les déficits de sa balance des paiements envers l’étranger. Elles comportent les réserves en or, les réserves en devises, les créances sur le FMI et autres avoirs de réserve.

A quelle finalité économique répond la nécessité d’accumuler des réserves en devises ?

Détenir des réserves en devises permet de couvrir le paiement d’importations, d’assurer le service d’une éventuelle dette externe le cas échéant, d’investir à l’étranger et de servir de contrepartie à la création monétaire.

La banque centrale crée de la monnaie nationale en contrepartie des réserves de change, des créances sur l’économie (financement de l’économie réelle) et des créances nettes sur l’État (financement du Trésor). Quand la création monétaire n’est pas supportée par ces contreparties, on parle de planche à billets.

Comment la Banque d’Algérie gère-t-elle les réserves de change ?

La Banque d’Algérie gère en «bon père de famille» ses réserves de change. Elle s’assure de la diversification et de la liquidité des supports d’investissement, ainsi que des banques de contrepartie. Elle investit en obligations souveraines de pays comme les USA, ceux de l’Union européenne, le Japon, la Grande-Bretagne et d’autres.

Que rapportent en termes de rendements les réserves de change de l’Algérie ?

Jusqu’aux changements opérés dernièrement par les banques centrales des pays suscités, la rémunération de ces obligations souveraines était quasiment inexistante.

Depuis la remontée des taux d’intérêt dans ces pays, les rendements doivent se situer en moyenne autour de 2,5% par an.

Quels sont les risques potentiels pour une économie comme celle de l’Algérie quand les réserves de change s’amenuisent ou s’épuisent ?

Quand les réserves de change diminuent ou disparaissent complètement, les moyens de paiement des obligations externes s’en trouvent affectés.

Ainsi, la capacité d’importer ou de payer d’éventuelles dettes diminue, à moins de recourir à l’endettement extérieur.

R.A