«On lit pour triompher» : Le SILA rend hommages aux luttes des peuples

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Par Latifa Abada

A quelques jours du coup d’envoi de la 27e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA), le commissariat de cet événement littéraire a organisé une conférence de presse pour détailler le programme. Une édition qui se veut commémorative du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale avec le slogan «On lit pour triompher» et une programmation encline à la réflexion et au débat sur les conditions géopolitiques particulières dans le monde.

Organisé habituellement fin octobre, le SILA a été repoussé au 6 novembre en raison des grandes festivités commémorant le 1er Novembre. Cependant, le SILA reste un rendez-vous incontournable pour les auteurs et les lecteurs. Cette année encore, le Salon du livre d’Alger enregistre une nouvelle fois un record de participation avec 1007 exposants venus de 40 pays, dont 290 participants algériens.  «Le SILA, qui se déroulera au palais des Expositions de la Safex du 6 au 16 novembre, occupera une superficie de 32 000 m2. Devenu un lieu de convergence pour les maisons d’édition nationales et internationales, le SILA propose chaque année une programmation à la fois pour les professionnels et les lecteurs, précise le commissaire du Salon, Mohamed Iguerb.

 

Prix du Roman : la nouveauté du Salon

Concernant la programmation de cette 27e édition, le commissariat du Salon a fait savoir qu’elle se structure autour de six grands axes, à savoir : histoire et mémoire, Palestine, Afrique, littérature, patrimoine culturel algérien et le Qatar, invité d’honneur.

«Le Salon ne pouvait pas faire fi des conditions géopolitiques du monde actuel. Nous voulions que la programmation soit en mesure de répondre aux préoccupations actuelles. Nous avons donc prévu l’organisation d’une conférence historique autour de l’esprit de la Révolution et sa représentation dans la littérature arabe. Quant à l’axe de la Palestine, il est primordial de rappeler les luttes intellectuelles et littéraires du peuple palestinien, en mettant en avant la littérature de la résistance, le cinéma et la résilience des Palestiniens, indique Amina Bellala du comité d’organisation.

En outre, une nouveauté marquera cette nouvelle édition. Il s’agit de l’institution du Prix du Roman pour les jeunes. Mohamed Iguerb a fait savoir que ce Prix encouragera les jeunes qui ont publié pour la première fois cette année. Il a également fait savoir qu’un appel à candidature a été lancé le 30 octobre pour les jeunes auteurs de moins de 35 ans. Un comité de lecture a été installé et les gagnants seront annoncés à la clôture du SILA. L’espace Afrique réunira des intellectuels africains qui discuteront, entre autres, des luttes pour la libération en Afrique, notamment la question du Sahara occidental.

 

Le Qatar, un invité d’honneur stratégique

Le Qatar est l’invité d’honneur du Salon international du livre d’Alger. Les lecteurs algériens découvriront la littérature qatarie et l’expertise de ce pays en matière de traduction. Nordine Azzouz, journaliste et membre de la commission culturelle d’organisation, est revenu sur le choix du Qatar comme invité d’honneur. «C’est un pays qui connaît une revitalisation importante du champ du livre, de l’édition et de la culture de manière générale. Il faut savoir que le pays développe une expertise importante dans le domaine numérique. La bibliothèque nationale du Qatar à Doha développe une numérisation qui va jusqu’à 1500 pages par jour. En 2021, il y a eu plus de deux millions d’usagers qui ont consulté le service numérique de cette bibliothèque. C’est important d’aller interroger cette expertise qui échangera avec nos opérateurs et institutions sur cette question de numérisation», précise-t-il. Il estime également qu’il est important de s’intéresser à la littérature qatarie qui est en plein essor et témoigne des bouleversements de cette société. Selon lui, on parle désormais de littérature après le pétrole. «La production littéraire du Qatar avant le pétrole est caractérisée par une expression poétique. Ces dernières années, la nouvelle et le roman connaissent une production massive. Sans oublier la littérature diasporique très active qui est traduite aux Etats-Unis, ajoute Nordine Azzouz. Mohamed Iguerb a rappelé que le Qatar est l’initiateur du prestigieux prix littéraire «Katara». D’ailleurs, cette année, trois auteurs algériens ont été honorés, à savoir Kouider Mimouni, Belkacem Aïssani et Aboubakr Hamadi. Le commissariat promet que cette édition sera éclectique avec des rencontres, des débats, des espaces de divertissement et bien d’autres activités à découvrir à partir du 6 novembre.