Ouverture de capital du CPA et de la BDL : Renfort de taille pour la bourse

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Entrée prochaine d'une startup en bourse

PAR R. AKLI

Les opérations d’ouverture de capital social du CPA et de la BDL, dont le lancement est prévu pour les tout prochains mois, devront constituer une véritable bouffée d’air frais pour le marché boursier d’Alger, qui continue depuis plusieurs années à végéter dans un état de déprime et de morosité, faute de titres d’entreprises suffisants en nombre pour animer le marché. De fait, l’introduction désormais actée de ces deux banques publiques à la cote officielle offrira un renfort de taille à la bourse d’Alger, au regard notamment de la dimension économique importante de ces deux institutions financières étatiques, censées induire un nouvel élan de confiance auprès des entreprises publiques et privées à l’égard du marché boursier local.

Un gage et un signal fort que l’Etat a décidé ainsi de donner à l’endroit de la sphère économique privée, en fixant d’emblée l’option d’un passage en bourse pour ouvrir le capital de ses propres entités bancaires afin d’amorcer leur développement et leur
transformation managériale. Pour le marché boursier d’Alger, l’admission prochaine
de deux nouvelles entités publiques avec des parts inédites de près d’un tiers des
actions composant leurs capitaux sociaux permettra un flux additionnel de titres pour
le moins très conséquent, sachant que ce marché ne compte actuellement, en tout et
pour tout, que quatre entreprises cotées.

En effet, après près de vingt-cinq ans d’existence, la bourse d’Alger affiche à peine deux sociétés privées et deux autres publiques dont les titres de capital sont admis à la cote,
en l’occurrence le groupe pharmaceutique Saidal, l’entreprise de gestion hôtelière El Aurassi, ainsi que l’entreprise Biopharm et la compagnie Alliance Assurances. Un
nombre de titres des plus dérisoires en somme, d’où la faiblesse structurelle de l’apport de la bourse d’Alger au produit intérieur brut (PIB) du pays, mais également de son niveau de capitalisation globale, qui demeure ainsi très marginal, y compris en comparaison avec d’autres places boursières de pays d’égal ou même de moindre niveau de développement. Selon les données de la société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV), la capitalisation globale du marché boursier d’Alger – somme des actions échangées multipliée par leurs cours cotés en bourse – ne dépasse en effet guère les 76 milliards de dinars. Un indicateur appelé cependant à évoluer très significativement avec l’introduction prochaine
du CPA et de la BDL à la cote officielle, ce qui portera ainsi le nombre de sociétés cotées à
six et contribuera dès lors à y hausser considérablement les volumes de transactions.

En sus, ces nouvelles introductions pourront également aider à ouvrir la voie à de possibles nouveaux flux de titres d’autres sociétés publiques ou privées, l’arrivée de grandes banques à la bourse étant censée servir de déclic à la redynamisation effective du marché des capitaux d’Alger.

Réorganisation et mise à niveau

Dans cet ordre d’idées, il convient de souligner que la bourse d’Alger a entrepris désormais une démarche globale de mise à niveau de ses modes de fonctionnement et d’organisation, de sorte à devenir plus attractive tant pour les entreprises que pour les épargnants. En ce sens, la commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) a annoncé avant hier qu’un nouveau règlement introduisant de nouveaux mécanismes à la bourse d’Alger vient d’être officiellement approuvé en vue de « moderniser les pratiques boursières et de la préparer aux échéances importantes conformément aux orientations des pouvoirs publics visant à relancer l’activité du marché financier ».

Aussi, précise la Cosob dans un communiqué publié sur son site officiel, ce nouveau cadre réglementaire devra permettre de « redonner un nouveau souffle à la bourse d’Alger en facilitant le processus de levée de fonds sur le marché financier par la simplification des
procédures, des conditions d’admission et en encadrant au mieux les séances de bourse ». Dans la pratique, est-il souligné, il sera question notamment de « l’instauration d’une nouvelle cote officielle composée de cinq marchés incluant comme nouveauté un marché pour la négociation des titres des organismes de placement collectif et un marché spécialisé pour les investisseurs professionnels et l’instauration du concept des investisseurs institutionnels et des investisseurs qualifiés ».

Sont par ailleurs prévus la mise en place de nouvelles conditions d’admission sur le marché des titres de capital (actions) et celui des titres de créances (obligations), l’instauration du
principe de notation financière pour les sociétés émettrices d’emprunts obligataires, ainsi que de nouveaux mécanismes d’animation de marché et des mesures supplémentaires pour renforcer la transparence des opérations et la protection des investisseurs.

R. A.