Ouverture du capital du CPA au grand public : Devenir actionnaire, mode d’emploi

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Elle prévoit de lever près de 100 milliards DA : Le CPA augmentera son capital de 30%

PAR R. AKLI

Ouverte à la souscription depuis mardi dernier et jusqu’à la fin février courant auprès d’un vaste réseau d’agences bancaires à travers le territoire national, les actions mises en vente par le crédit populaire d’Algérie (CPA) suscitent intérêts et questionnements parmi le commun des Algériens.

Procédures d’achat possibilité de revente, rentabilité du placement sont ainsi autant de détails essentiels qui continuent à tarauder les potentiels souscripteurs, d’autant qu’il s’agit de modes d’épargne pour ainsi dire nouveaux et peu coutumiers au sein du paysage financier local. L’épargne étant par définition la marge du revenu non destinée à la consommation courante, investir dans les actions revient ainsi à placer de l’argent dans des valeurs mobilières ou des titres de propriété d’une société dans l’espoir d’engranger des gains futurs. Dans le cas du CPA, ce sont ainsi 60 millions d’actions qui appartenaient jusqu’ici à l’Etat à travers le trésor public qui devraient donc changer de main pour devenir désormais la propriété de nouveaux actionnaires privés en contrepartie d’une injection de fonds à hauteur de près d’un tiers du capital social de la banque. Aussi, tout citoyen résident et toute entreprise publique ou privée peut acheter des titres de capital du CPA, à raison de 2300 DA l’action, à la seule condition d’acheter au moins 10 actions.

Pour ce faire, un syndicat de placement intégrant le CPA, la BEA, la BDL, la CNEP, la BADR et la BNA, ainsi que Société générale Algérie, a été mis en place pour réceptionner et satisfaire les ordres d’achat que peuvent émettre les potentiels souscripteurs. Dans cette première phase de l’opération à l’issue de laquelle l’action CPA devra être admise officiellement aux négociations boursières, les acheteurs potentiels n’auront donc qu’à se rapprocher de n’importe quelle agence des sept banques indiquées pour remplir un ordre d’achat avec le nombre d’actions qu’ils souhaitent acheter, ouvrir un compte-titres (actions) et un autre compte espèces pour s’acquitter du montant de leur transaction. Dans une seconde phase, soit une fois bouclée l’offre publique de vente (OPV) du CPA et la période de souscription qui s’étale jusqu’au 28 février, les actions cédées en public seront cotées à la bourse et deviendront donc négociables régulièrement entre nouveaux détenteurs et potentiels nouveaux acquéreurs.

Modalités d’achat et de vente

Dès lors, les uns comme les autres pourront formuler auprès du réseau d’agences des mêmes banques de nouveaux ordres d’achat ou de vente assortis de nouvelles propositions de prix de l’action, lesquels seront portés par la suite sur le marché bousier par les intermédiaires agréés en opération de bourse (IOB) en vue de leur négociation. De cette confrontation entre l’offre et la demande découlera le futur prix, ou cours coté, de l’action CPA sur le marché, synonyme pour les nouveaux actionnaires de gain ou de plus-values s’il grimpe, de perte ou de moins-values s’il baisse. Or, s’agissant de placements en bourse, l’usage veut que les entreprises financièrement solides et justifiant de perspectives de croissance avérées offrent, par là même, la garantie d’une rentabilité prometteuse à leur nouveaux actionnaires, tant en termes de plus-values (hausse du prix de l’action sur le marché) qu’en termes de parts de bénéfices à distribuer en fin d’exercice sous la forme de dividendes.

Le CPA étant une grande banque d’Etat, à la fois très solvable, rentable et bien capitalisée, il est donc escompté que ces actions prennent logiquement de la valeur sur la marché boursier et que ses futurs nouveaux actionnaires puissent accéder à de bons dividendes en fin d’exercice. Les acteurs du marché financier local anticipent ainsi d’ores et déjà un taux de rendement des actions CPA au moins équivalent à ceux observés pour les quelques titres actuellement cotés à la bourse d’Alger, soit au minimum 10 à 11% par rapport à la valeur initiale de l’action.

De même, s’attendent-ils à ce que ces titres soient très liquides sur le marché, c’est-à-dire
facilement cessibles, au-delà du contrat de liquidité pouvant aller jusqu’à un an que la
banque peut également engager pour permettre à ses nouveaux actionnaires d’échanger facilement leurs actions en bourse. De la crédibilité de l’émetteur et de sa notoriété en tant qu’entreprise solide et rentable découle en définitive la demande sur ses actions et, partant, la facilité de les fructifier à tout moment sur le marché boursier.

R. A.