Pakistan : le fils du nouveau Premier ministre à la tête de la principale province

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Le fils du nouveau Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a pris la tête hier du Pendjab, la région la plus riche et la plus peuplée du pays, renforçant encore la mainmise de sa famille sur le pouvoir. Le népotisme et le placement de proches à des postes importants est une longue tradition dans ce pays de 220 millions d’habitants, où le pouvoir se partage essentiellement entre deux familles, les Sharif et les Bhutto. Les deux clans se sont pour une fois unis au début du mois pour chasser l’ancien joueur de cricket Imran Khan, un outsider élu en 2018 sur la promesse de mettre fin à la corruption dans le pays. Le soutien populaire dont il bénéficiait s’est peu à peu érodé face aux difficultés économiques du pays, et début avril le parlement l’a chassé du pouvoir par un vote de censure, avant d’élire Shehbaz Sharif, 70 ans. A l’issue d’un mois de crise politique, Hamza Shehbaz Sharif, 47 ans, a pris ses fonctions hier de chef du gouvernement de la province du Pendjab, fief électoral du parti présidé par son père, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N). Il avait été élu par l’assemblée provinciale, mais le gouverneur de la région, un partisan d’Imran Khan, refusait de l’investir, jusqu’à l’intervention de la Cour suprême régionale. Comme d’autres membres de sa famille, y compris l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, resté au pouvoir pendant trois mandats, Hamza Sharif est visé par des affaires de corruption et de blanchiment d’argent. Il y a quelques jours, Bilawal Bhutto Zardari, fils de l’ancienne Première ministre Benazir Bhutto assassinée en 2007, a été nommé ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement. M. Bhutto, également fils de l’ancien président Asif Ali Zardari et petit-fils de l’ancien Premier ministre Zulfikar Ali Bhutto, exécuté en 1979, est devenu ainsi à 33 ans un des plus jeunes ministres des Affaires étrangères au monde. Depuis qu’il a été chassé du pouvoir, M. Khan est descendu dans la rue avec ses partisans pour tenter de forcer le gouvernement à organiser des élections avant la date prévue d’octobre 2023.