Après plusieurs semaines d’hésitations, le comité central du parti des travailleurs (PT), a annoncé via sa secrétaire générale Louisa Hanoune la validation de l’option discutée lors de la réunion du 3 septembre dernier qui consistait à laisser le libre choix à ses bases militantes locales de décider, en toute conscience, de participer, ou pas, aux élections municipales anticipées prévues le 27 novembre prochain.
«En réponse à la situation exceptionnelle résultant du déclin global, qui a généré un état d’esprit public exceptionnel envers le processus électoral, y compris les élections préélectorales locales, le Comité central a approuvé une approche exceptionnelle en laissant la liberté aux militants d’exercer leur libre jugement en vue des prochaines élections » annonce Louisa Hanoune à la presse et à ses militants via un live sur la page facebook du parti. Les arguments avancés par la présidente du parti pour expliquer cette approche exceptionnelle, non tranchante et combien inédite, n’ont pas convaincu grand monde, surtout lorsqu’elle déclare ouvertement que « le PT n’accorde aucune l’importance à ces élection » et que «Les élections sont une affaire stratégique, et les positions exprimées par la base militante de participer ou non sont légitimes et institutionnelles dans les deux cas ».
«Ces élections sont sans importance pour le PT»
Le parti de gauche a par ailleurs expliqué sa décision de ne pas y participer « de manière officielle » par les « conditions défavorables, la misère que vit les classe pauvre, alors que la classe moyenne s’enfonce de plus en plus dans la pauvreté en raison de effondrement sans précédent et continu du pouvoir d’achat » et d’attaquer : «Le milieu politique est pollué, la corruption gagne du terrain, la mafia a de beaux jours devant elle». Ce constat alarmant de la situation politique et économique du pays ne va pas, alors pas du tout avec la décision du parti de laisser libre choix à ses militants surtout que le Parti qui avait critiqué de manière virulente l’appel initial du président à organiser des élections municipales anticipées a laissé croire à tous les observateurs et politiciens que le PT allait suivre le RCD. Elle en a remet une couche hier d’ailleurs. «Même si tout le monde s’accorde sur l’importance des élections locales, personne ne comprend pourquoi le corps électoral a été convoqué, d’autant plus que les priorités des citoyens sont la hausse des prix, la spéculation, la scolarisation dans des conditions catastrophiques, le retard pris dans la reconstruction des zones dévastées par les incendies, le chômage qui détruit les jeunes et les millions de travailleurs qui ont perdu leur emploi en raison de la fermeture de leurs établissements…. »
Le PT entre le RCD et le FFS
Le Parti des travailleurs est donc le deuxième parti politique en Algérie à annoncer qu’il ne participera pas « officiellement » aux élections locales, parmi les forces du bloc « Alternative démocratique », qui avait boycotté toutes les précédents rendez-vous électoraux après le mouvement populaire, et depuis les élections présidentielles de décembre 2019, après le parti Rassemblement pour la culture et la démocratie, qui avait annoncé, vendredi dernier, son boycott des élections. Néanmoins, Louisa Hanoune, contrairement au RCD, a fermé la porte, mais pas les fenêtres, puisqu’il laissé libres ses cadres et ces militants daller aux urnes. «Je ne peux pas les obliger à ne pas y participer», dira-t-elle. Louisa Hanoune ne fait pas non plus comme le FFS dont la position était claire comme l’eau de roche. Le PT choisit le milieu, il a décidé de ne pas décider.