Depuis quelques jours, une tension sur certains produits alimentaires de première nécessité se fait sentir sur le marché, il s’agit de l’huile de table, de la semoule et du lait en boîte. Contraints de faire plusieurs superettes pour se procurer ces denrées rares, les citoyens aujourd’hui sont plus que lassés par ces pénuries à répétition.
Alors que les producteurs affirment que les capacités de production de leurs usines n’ont pas connu de baisse, c’est le cas du groupe Cevital, la tension est pour sa part bien palpable. Voulant rassurer les citoyens, Cevital a rendu public un communiqué dans lequel elle affirme «disposer d’un stock de matières premières suffisant pour garantir la disponibilité de l’huile de table sur le marché» en précisant que ses «unités de production, raffinage et autre conditionnement des huiles sont opérationnelles et fonctionnent sans interruption».
Idem pour les producteurs de la semoule qui ont affirmé à de nombreux médias ne pas avoir baissé leur production. Une situation insolite, qui laisse penser que le problème se pose probablement au niveau de la chaîne de distribution. C’est ce qu’affirme d’ailleurs le secrétaire général de l’UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), Hazab Benchohra. Contacté par téléphone, M. Benchohra a déploré cette situation qui, selon lui, aurait bien pu être évitée avec des solutions durables. «Ces tensions reviennent à chaque fois, car nous avons tenté jusque-là des demi-solutions, on ne peut régler un problème pour le voir resurgir sur le marché 3 mois plus tard, cela est éprouvant pour le citoyen», a-t-il dit en affirmant que la cause est le refus de facturation de certains commerçants. «Malheureusement, il y a des commerçants qui disent non à la facturation à cause de l’imposition. Or la facturation est nécessaire pour assurer la traçabilité des produits», explique-t-il.
Benchohra : «On a proposé une imposition de 5%»
Pour remédier à cela, notre interlocuteur nous a annoncé avoir fait part de quelques propositions au ministre du Commerce lors d’une séance de travail, des propositions qui ont été bien accueillies et la tutelle travaille sur leur concrétisation. «Nous avons été reçus la semaine dernière par le ministre du Commerce pour une séance de travail durant laquelle nous avons proposé une imposition de 5% seulement sur les factures de certains produits de première nécessité, c’est le cas de l’huile de table», a-t-il déclaré. Aussi, pour assurer la disponibilité de ces produits alimentaires, Benchohra nous a affirmé que des contrôles rigoureux vont être organisés par la tutelle qui va fixer un délai de 5 jours aux commerces afin de s’approvisionner, autrement des sanctions sévères seront appliquées.
Lait en boîte, «le problème, c’est les importateurs, pas l’importation»
S’agissant de la pénurie du lait en boîte, introuvable depuis quelques jours, Benchohra a affirmé que le problème ne se pose pas au niveau des importations de poudre de lait mais des importateurs. «La tutelle a mené un grand travail de nettoyage dans le secteur, et le nombre des importateurs a diminué de près de 80%. Je vous cite celui des importateurs des articles scolaires qui est passé de 3000 à 58 !», a-t-il fait savoir.
Aussi, à ces causes citées par le SG de l’UGCAA, s’ajoutera celui de la contrebande qui fait des ravages. Hier encore, les services de la gendarmerie ont procédé à la saisie de 4500 bidons de 5 l d’huile de table au Sud algérien destinés à la contrebande. Sans oublier le phénomène de la spéculation et le stockage de ces articles par certains commerces malhonnêtes pour lesquels le bien-être du citoyen est le dernier souci.
W. S.