PAR ABDELLAH B.
Longtemps dominé dominé par les marchés financiers, le prix de l’or noir se libère petit à petit en reprenant sa courbe haussière, après la décision des plus importants pays producteurs au sein de l’Opep+ de prolonger la réduction de leur production jusqu’en 2024.
Une manière de rééquilibrer les paramètres de détermination des prix, en se basant sur l’une des règles fondamentales du marché, celle de l’offre et la demande. Quelques jours avant la réunion de l’Opep+, les plus importants producteurs au sein du cartel annoncent le prolongement de leur production jusqu’à la fin de l’année en cours. Une annonce qui a porté les prix du pétrole à leur plus haut niveau pour dépasser pour la première fois depuis une année la barre des 90 dollars.
En effet, l’Arabie saoudite annonce le maintien de sa politique de réduction de la production d’un million de barils jours et peut-être plus selon l’évolution des marchés. « La production du royaume pour les mois d’octobre, de novembre et décembre sera d’environ neuf millions de barils par jour, soit une baisse de la production de l’ordre de 1 million de barils par jour », indique le ministère saoudien de l’énergie dans un communiqué, qui pourtant n’écarte pas une éventuelle réduction supplémentaire selon les évolutions des marchés en affirmant que « cette stratégie sera réexaminée mensuellement dans l’optique de réduire davantage la production ou de l’augmenter ».
La Russie a également annoncé la décision de maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300 000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année, l’Algérie qui est également l’un des plus importants défenseurs de la stabilité des marchés pétroliers avait annoncé en mois de juin dernier la réduction volontaire de sa production de 48 000 barils jour jusqu’à la fin de l’année.
En fait, le maintien des réductions volontaires des membres de l’organisation des pays producteurs du pétrole, qui contrôle 40% du marché mondial, envoi des signes positifs sur l’évolution des cours de l’or noir pour les mois à venir.
Désormais, les efforts coordonnés des pays du cartel dans la régulation du marché, à travers le rééquilibrage entre l’offre et la demande, a provoqué la panique sur les marchés financiers des pays consommateurs, sous le contrôle des Etats, qui se trouvent face au défi de la maîtrise de l’inflation que pourrait créer une éventuelle hausse soutenue des pays du pétrole.
Dans ce sens, les financiers qui ont lourdement joué un rôle dans le fléchissement des cours du pétrole durant les mois précédent se sont retrouvés face à une nouvelle situation. Raison pour laquelle ils ont revu à la hausse leur prévision sur l’évolution des prix dans les mois à venir pour une moyenne de 100 dollars le baril.
Une hausse expliquée par les analystes de la banque américaine d’investissement JP Morgan ou encore l’anglaise Barclays par le creusement de déficit de l’offre sur le marché pétrolier pour atteindre 3 millions de barils par jour contre 1,5 million de barils actuellement.
En effet, outre la réduction volontaire de la production de certains pays du cartel comme c’est bien le cas de l’Algérie, la Russie et l’Arabie saoudite qui ont de fortes capacités de production, d’autres pays de l’organisation n’arrivent pas à honorer leur quota décidé lors des précédentes réunions de l’Opep+, comme c’est bien le cas de l’Angola, le Nigeria, ou encore la Lybie faute d’investissement suffisant d’une part et l’évolution de la situation sécuritaire de l’autre.
A. B.