Par R. Akli
Les opérations de cession d’actions et d’émission d’obligations menées entre janvier 2024 et janvier 2025 ont permis aux sociétés émettrices, dont notamment le CPA et la BDL, de lever plus de 194 milliards de dinars sur le marché boursier local, a fait valoir hier le président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), Youcef Bouzenada, mettant ainsi en évidence l’important gisement de financements que peut constituer la Bourse d’Alger pour les entreprises publiques et privées. Intervenant lors d’une journée d’information sur les modes de financement alternatifs et les opportunités offertes par le marché financier domestique, le président de la Cosob a précisé que le montant en question a été drainé par six sociétés différentes qui ont ainsi ouvert leur capital social ou émis des emprunts obligataires sur le marché boursier depuis le début de l’année écoulée. Il s’agit en l’occurrence des deux banques publiques que sont le Crédit populaire d’Algérie (CPA) et la Banque de développement local (BDL), de la start-up Moustachir, du groupe Tosyali Algérie, ainsi que des établissements financiers Maghreb leasing Algérie (MLA) et Arab leasing corporation (ALC). Aux côtés de ces opportunités de levées de fonds qu’offre désormais la place boursière locale aux entreprises de diverses tailles et de divers secteurs d’activité, le président de la Cosob a également mis en avant le rôle du capital-investissement qui commence également à se développer en Algérie, indiquant en ce sens que jusqu’à fin juin 2024, ce mode de financement avait bénéficié à plus de 167 petites et moyennes entreprises (PME), pour un montant global de 7,4 milliards de dinars. Actuellement, a-t-il indiqué, les cinq sociétés agréées pour opérer dans ce domaine précis disposent d’une capacité de financement estimée à 20 milliards de dinars et gèrent les fonds des wilayas d’une valeur de 58 milliards de dinars destinés à soutenir les startups et les entreprises innovantes. Et d’annoncer dans le même contexte, qu’un nouveau texte réglementaire devra être promulgué prochainement pour ouvrir la voie à la création de fonds de placement collectif en capital-investissement, ce qui offrira encore davantage d’opportunités pour le financement des entreprises et de l’investissement. Ainsi, la diversification des sources de financement de l’économie nationale constitue l’une des priorités de la réforme financière et bancaire mise en place par les pouvoirs publics, l’enjeu étant de libérer de nouvelles ressources pour soutenir la relance de l’investissement comme condition sine qua non à la diversification économique et à l’accroissement projeté du produit intérieur brut du pays. Dans cet ordre d’idées, faut-il souligner, le marché boursier peut constituer un atout de tout premier ordre pour canaliser l’épargne disponible vers le financement des entreprises et de l’investissement, sinon en alternative, du moins en appoint aux crédits bancaires classiques, dont le gros est d’ailleurs assumé sur les ressources des banques étatiques, y compris pour le secteur privé. La bourse des valeurs mobilières (actions, obligations et autres titres) pourrait ainsi offrir un gisement de financement alternatif et avantageux aux entreprises de divers secteurs, ainsi que l’ont démontré notamment les récentes expériences du CPA et de la BDL qui ont réussi à lever à elles seules plus de 170 milliards de dinars, à la faveur d’opérations d’ouverture de capital social à la participation privée par appel public à l’épargne via le marché des capitaux d’Alger.