Par M. Mansour
L’Algérie ambitionne de se positionner comme un acteur incontournable sur le marché de l’électroménager à l’échelle continentale, mais également au sein de l’espace euro-méditerranéen. Fort d’une stratégie industrielle clairement définie et d’un ensemble de réformes économiques ciblées, le pays aspire à renforcer sa capacité de production tout en devenant une plateforme d’exportation attrayante pour les investisseurs étrangers. Dans cette optique, le projet de loi de finances pour 2025 propose plusieurs mesures destinées à dynamiser cette démarche.
En effet, le texte du PLF 2025 prévoit, dans son article 201, des dispositions visant à faciliter les exportations, notamment en allégeant les procédures relatives aux pièces de rechange dans le cadre du service après-vente. Ainsi, les exportations de pièces sous garantie bénéficieront d’une exemption de formalités de domiciliation bancaire, permettant aux producteurs d’exporter ces pièces sans frais durant une période de deux ans, dans la limite de 2% de la valeur totale des exportations.
Au-delà de cette période de garantie, les fabricants seront également autorisés à exporter des pièces de rechange importées, à condition que le prix de vente en devises soit au moins équivalent à leur prix d’achat à l’importation. Toutefois, ils devront respecter les formalités de domiciliation bancaire conformément à la législation en vigueur.
Cette initiative vise donc à pallier un vide législatif qui entrave l’exportation de ces pièces dans le cadre des services après-vente. En levant ces obstacles administratifs, le gouvernement espère non seulement stimuler les exportations, mais aussi renforcer la compétitivité des produits électroménagers fabriqués en Algérie, présents sur les marchés étrangers.
Un secteur en pleine expansion
L’ambition affirmée de l’Algérie de se positionner sur le marché international est étroitement liée à l’essor remarquable que connaît le secteur de l’électroménager ces dernières années. Ce développement est également soutenu par l’émergence de nombreuses usines de production à grande échelle, qui renforcent la capacité de fabrication du pays. Parmi les acteurs nationaux, des groupes tels que Cevital, à travers sa filiale Samha Home Appliance, jouent un rôle prépondérant dans cette dynamique. Parallèlement, l’arrivée de multinationales, comme le chinois Haier, qui investit activement en Algérie, témoigne de l’attractivité croissante de notre pays.
Conscient de l’importance de ce secteur, le gouvernement a rapidement mis en place des mesures incitatives pour encourager les investissements, notamment en valorisant des infrastructures modernes et en offrant des incitations fiscales et réglementaires. Dans cette optique, les pouvoirs publics visent à faire de l’Algérie un pôle industriel de premier plan en Afrique du Nord et à la rendre incontournable pour les acteurs potentiels à la recherche de débouchés en Europe et, dans une moindre mesure, en Afrique.
Un environnement attractif
Dans ce cadre, des entreprises étrangères, en particulier chinoises, pourraient envisager l’Algérie comme une base de production prometteuse pour l’exportation. De manière générale, ces entreprises seraient attirées par plusieurs facteurs, tels que la proximité des marchés européens et des coûts de production compétitifs, notamment en matière énergétique. Le cas du chinois Haier illustre bien cette dynamique. En effet, la synergie entre les incitations fiscales, la position géographique stratégique et le développement des infrastructures fait de notre pays un site particulièrement attractif pour les investissements étrangers. Cette dynamique crée un nouveau contexte qui justifie la réévaluation de certains accords, notamment celui avec l’Union européenne.
C’est précisément dans ce contexte que le président Tebboune a annoncé une révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, prévue pour l’année prochaine. Le chef de l’Etat a souligné que cet accord qui avait été signé à une époque où l’Algérie n’avait pas encore développé ses capacités industrielles actuelles nécessite une mise à jour pour mieux refléter la situation actuelle. Le chef de l’Etat a précisé que «l’Algérie exporte désormais une grande variété de produits manufacturés, y compris électroménagers», soulignant ainsi la pertinence de cette révision qu’il envisage dans un cadre d’apaisement et d’amitié.