Le président Abdelmadjid Tebboune a esquissé les grandes lignes de la feuille de route politique, qu’il envisage de mettre en œuvre dans les mois à venir.
A cette occasion, il a abordé des sujets cruciaux, notamment la controverse entourant l’annonce des résultats provisoires du scrutin présidentiel par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), ainsi que les réformes nécessaires des partis politiques. Il a également évoqué le rôle des syndicats en Algérie et la préparation d’un dialogue national prévu pour 2025-2026.
Le premier sujet brûlant abordé par le chef de l’Etat concerne les résultats de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024. A ce propos, le président Tebboune a annoncé qu’une enquête approfondie est en cours, initiée à la demande des candidats à l’élection présidentielle, afin de clarifier les circonstances entourant l’annonce des résultats préliminaires par l’ANIE : «Les enquêtes sont en cours, et leurs conclusions seront rendues publiques», a-t-il déclaré, insistant sur le fait qu’il serait prématuré de tirer toute conclusion avant la clôture complète des investigations.
Enquête sur les résultats préliminaires de la présidentielle
C’est dans ce contexte que le Président s’est penché sur son projet de dialogue politique national, exprimant son souhait de voir celui-ci inclure toutes les sensibilités. ce dialogue, qui devrait se concrétiser selon les dires du Président entre la fin de 2025 et le début de 2026, est destiné à impliquer toutes les parties prenantes, des partis politiques aux syndicats en passant par la société civile. Dans le même ordre d’idées, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de réviser le cadre législatif, notamment en ce qui concerne les partis politiques et les institutions locales, qui, selon lui, joueront un rôle central dans ce dialogue. En ce qui concerne la question récurrente des «prisonniers d’opinion», il a précisé avoir sollicité des partis pour qu’ils lui communiquent des noms. Il a ensuite ajouté que les personnes mentionnées avaient toutes été condamnées pour avoir enfreint les lois de la République.
Réformes des partis politiques et du cadre législatif
Revenant sur la législation régissant les partis politiques, le président Tebboune a insisté sur l’urgence d’une réforme en profondeur. Cette initiative a pour objectif de redéfinir le rôle des partis au sein d’un cadre législatif modernisé, plus en phase avec les réalités politiques et sociales du pays. Le Président a déclaré que «cette nouvelle législation devrait également empêcher que certaines associations ne servent de couverture pour des activités partisanes déguisées». En parallèle de la réforme de la loi sur les partis, M. Tebboune a évoqué la nécessité de réviser les lois régissant les municipalités et les wilayas, considérant cette réforme comme prioritaire avant toute nouvelle élection locale ou législative. Il n’a cependant pas exclu la possibilité d’organiser «des élections anticipées si la situation l’exigeait». A cet égard, le Président a laissé entendre que des amendements à la loi électorale, et même à la Constitution, pourraient être envisagés si des demandes urgentes et raisonnables étaient formulées. Ces révisions seraient destinées à corriger des dispositions jugées «injustes ou inadaptées», garantissant ainsi que le cadre juridique soit en phase avec les aspirations démocratiques de la société algérienne.
Formation du nouveau gouvernement
Simultanément à ces réformes institutionnelles, le président Tebboune a également abordé la question de la composition du futur gouvernement. Un remaniement ministériel est prévu avant la fin de l’année 2024, avec l’ambition d’intégrer les meilleures compétences nationales. Le Président a réaffirmé sa volonté de constituer une équipe gouvernementale solide, capable de relever les défis actuels, en particulier sur le plan économique.
Ce remaniement devrait intervenir après l’adoption de la loi de finances pour 2025. M. Tebboune a précisé que cela ne signifiait pas nécessairement le renvoi intégral du gouvernement actuel. Il a également souligné que le soutien reçu de certains partis politiques durant la campagne électorale ne l’engageait pas forcément à désigner des ministres en s’appuyant exclusivement sur les cadres de ces formations.
M.M.