Par Brahim Aziez
Tout le monde l’aura constaté ces dernières semaines, les prix de la pomme de terre se sont encore envolés.
En visite de travail dans la wilaya de Mostaganem où il a donné le coup d’envoi du Salon du matériel agricole, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a affirmé que les superficies dédiées, cette année, à la culture de la pomme de terre de saison seront, désormais, portées à plus de 73 000 hectares cette saison, contre seulement les 53 000 hectares qui lui sont consacrées jusque-là. Youcef Cherfa signalera que «cela nous permettra d’alimenter le marché de manière régulière et stable, et en quantités suffisantes», précisant que la préparation du mois de Ramadhan est déjà entamée à travers la régulation du marché des légumes et des fruits.
Une déclaration faite en marge du lancement de la campagne de semis de la pomme de terre saisonnière depuis l’une des fermes privées de la municipalité de Oued El Kheir, où le ministre a pu constater de visu les opérations de fourniture de semences et d’engrais aux agriculteurs. L’occasion pour Youcef Cherfa d’annoncer la mise sur le marché, dès la fin de ce mois de novembre, de 15 millions de quintaux de pomme de terre post-saisonnière, une quantité assez importante pour faire baisser les prix sur les marchés, où la pomme de terre est cédée entre 100 et 120 DA le kilogramme.
Le ministre précisera que cette campagne de semis de la pomme de terre saisonnière est lancée, simultanément, à travers les wilayas de Mascara, Skikda, Mostaganem et d’El Oued, cette dernière qui compte à elle seule plus de 35 000 hectares dédiés à la culture de la pomme de terre.
Dans une discussion avec le ministre de l’Agriculture, un fellah qui ne dispose pas de la carte d’agriculteur, étant simple locataire d’une parcelle de 10 hectares, fera part des prix de la semence de pomme de terre et des engrais qui restent élevés pour cette catégorie d’exploitants agricoles, des prix qui font que la vente de la pomme de terre à moins de 80 DA/kg ne serait pas rentable pour eux. Ce à quoi Youcef Cherfa rétorquera en annonçant que le Recensement général qui vient d’être achevé permettra aux exploitants agricoles ne disposant pas de carte d’agriculteur de bénéficier des mêmes avantages que les agriculteurs qui en disposent. «Notre objectif est de faire parvenir les aides de l’Etat à ceux qui travaillent la terre, en attendant la généralisation de la carte d’agriculteur», dira-t-il en substance. Pour ce qui est de l’eau, le ministre rappellera que les pouvoirs publics entendent mettre en valeur plus d’1 million d’hectares supplémentaires dans le Sud à travers l’irrigation et signalera que les autorités locales facilitent la délivrance d’autorisations de forage pour les exploitations en activité dont les superficies sont de 5 hectares et plus.