Par Abdellah. B
Le mégaprojet de minerai de fer de Gara Djebilet passe à l’étape essentielle. Celle de la mise en place des infrastructures de transformation à travers la pose de la première pierre du complexe de Béchar, jeudi dernier, par le président Abdelmadjid Tebboune. Un projet qui devrait sortir non seulement le secteur de l’industrie sidérurgique et métallurgique de sa dépendance aux importations de matière première, mais aussi tracer la voie pour le «made in Alegria» pour conquérir le marché mondial.
Ce projet, qui a pour vocation la valorisation du minerai de fer extrait du gisement de Gara Djebilet, l’une des plus grandes réserves au monde, sera réalisé en quatre étapes avant de passer à la capacité de production optimale de 10 millions de tonnes en concentré et boulettes de minerai de fer en 2032. D’après les données du groupe Sonarem qui chapeaute le projet, ce nouveau complexe, implanté sur une superficie de 1004 ha dans la zone industrielle de Toumiat à Béchar verra l’entrée en production de la première unité de traitement de minerai de fer au mois de juillet 2026 pour une capacité de production annuelle d’un million de tonnes. Cette première étape est le fruit d’un projet de partenariat entre Feraal et Tosyali. Cette unité, dont les travaux de réalisation sont confiés au groupe chinois Sinosteel, est en cours de réalisation.
Pour ce qui est de la deuxième phase elle sera réalisée entre 2026 et 2028 et entrera également en production avec une capacité identique que la première. A partir de 2028, le projet connaîtra une nouvelle étape d’extension pour la réalisation de deux nouvelles unités de traitement. La première sera réalisée entre 2028 et 2030 et aura une capacité de production de 2 millions de tonnes, alors que la deuxième sera réalisée à partir de 2030, d’une capacité de 6 millions de tonnes, sera réceptionnée en 2032. Ce qui portera la production globale du complexe à 10 millions de tonnes de concentré et de boulettes de minerai de fer. D’après le groupe Sonarem, «ces nouvelles unités seront dotées d’une technologie avancée pour une production de concentré et de boulettes de minerai de fer à 63% avec une faible teneur de phosphore qui ne dépasse par les 0.2%», ce qui renforcera la compétitivité du produit algérien à l’échelle régionale et internationale.
En fait, on ne peut parler de l’exploitation de la mine de Gara Djebilet et du complexe de Béchar sans évoquer le nerf principal du mégaprojet de Gara Djebilet. Il s’agit de la ligne ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, dont le premier tronçon de 100 km a été inauguré jeudi par le président de la République lors de sa visite à Béchar. La partie restante de cette ligne qui est de 850 km devrait être réceptionnée au début de l’année prochaine, soit quelques mois avant l’entrée en exploitation de la première unité de traitement dans le complexe de Béchar. D’après l’Agence nationale d’étude et de suivi des investissements ferroviaires (Anesrif), cette ligne verra l’exploitation de 10 trains pour le transport de 22 000 tonnes de minerai de fer par jour pour chacun.
Par ailleurs, avec la pose de la première pierre du complexe de Béchar et l’avancement des travaux de réalisation de la ligne minière sud-ouest, le mégaprojet de Gara Djebilet se dirige doucement vers la transformation du marché local de l’industrie sidérurgique. Avec une production locale de 10 millions de tonnes par an en concentré et boulettes de minerai de fer, à moyen terme, l’Algérie sortira définitivement de la case d’importateur de matière première. Cette valorisation du minerai de fer à l’échelle nationale sera d’un apport considérable pour l’économie du pays et jouera le premier rôle dans le positionnement de l’Algérie sur la scène internationale des produits sidérurgiques et métallurgiques.