Par Abdellah B
Projet intégré de production de la poudre de lait Baladna, projet intégré de Bonifiche Ferraresi dans l’agroalimentaire et la production de la betterave sucrière sont, désormais, les trois dossiers sur lesquels repose la politique de l’Etat pour le développement de l’agriculture saharienne. Des projets qui mobilisent les membres de l’Exécutif pour accélérer l’entame de la phase d’exploitation dans les plus brefs délais. Une manière de répondre à une urgence locale caractérisée par une forte demande pour ces produits qui alourdissent la facture des importations du pays.
Comme l’énergie est l’élément de base pour la concrétisation de tous projets d’investissement, les travaux de raccordement au gaz et à l’électricité sont sous la loupe du ministère de l’Energie et celui de l’Agriculture. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’une réunion de coordination entre les deux départements a eu lieu jeudi dernier en la présence du PDG de la Sonelgaz, durant laquelle les deux ministres, Mohamed Arkab de l’Energie et Youcef Cherfa de l’Agriculture, ont insisté sur l’impératif de l’accélération des travaux de raccordement au gaz et à l’électricité. «A l’issue de la réunion, il a été convenu d’accélérer la mise en œuvre des plans de connectivité énergétique pour les projets agricoles stratégiques, tout en renforçant les mécanismes de suivi et de coordination entre les différents secteurs afin d’assurer l’achèvement des projets dans les délais fixés», lit-on dans le communiqué du ministère de l’Energie ayant sanctionné ladite réunion.
En effet, à l’approche de la date de mise en exécution des grands projets structurants, la nécessité de garantir un approvisionnement régulier en ressources énergétiques, soit en carburants ou en gaz et électricité, des efforts sont déployés notamment pour le mégaprojet de production de lait en poudre Baladna qui est le fruit d’un partenariat algéro-qatari d’un investissement de 3,5 milliards de dollars. La Sonalgaz a déjà procédé à la mise en place des 8 centrales électriques en attendant l’achèvement des travaux de raccordement au gaz.
Le projet en question comprend l’installation et le développement d’une ferme laitière pouvant accueillir 20 000 vaches à ses débuts en vue de produire 300 millions de litres de lait par an. Dans les détails, ce projet intègre aussi le développement d’une exploitation agricole de 113 000 hectares au sud-ouest du pays. Pour une capacité de production de 200 000 tonnes de lait en poudre, la mise en place du projet en question est prévue pour 2026.
L’autre projet structurant qui était également au menu de cette rencontre est celui que mène la société italienne Bonifiche Ferraresi (BF) à Timimoun en vue du lancement des travaux de réalisation dans les délais. Ce projet intégré, d’un investissement de 400 millions de dollars, vise l’exploitation d’une concession agricole de 35 000 ha pour la production de céréales, de légumineuses et de pâtes alimentaires, la société a déjà reçu le permis d’exploitation et se lance dans la concrétisation de son projet sur le terrain. A propos de l’alimentation de ce projet en gaz et en électricité, le ministre de l’Energie a ordonné l’accélération des travaux et la mise en place des infrastructures énergétiques qui devront accompagner le projet.
Pour ce qui est des projets inscrits dans le cadre de la nouvelle politique de développement de la culture de la betterave sucrière, le dossier de raccordement des concessions agricoles identifiées pour accueillir les projets a été évoqué lors de ladite réunion où l’accent a été mis sur l’importance de redoubler d’efforts pour garantir l’accès le plus vite possible aux ressources d’énergie. Dans ce sens, la région sud du pays ne cesse d’attirer des investissements dans cette filière, notamment dans les wilayas d’El Ménéa, Ouargla et Ghardaïa, ce qui exige de grands efforts à fournir par le groupe public Sonelgaz pour garantir un accès régulier des investisseurs à ces ressources d’énergie.
Enfin, l’accélération des travaux de raccordement en électricité et en gaz de ces grands projets structurants marque le point de départ d’une révolution agraire dans la région sud du pays qui regorge d’importantes potentialités jusque-là inexploitées. Il s’agit donc d’un gisement inestimable pour l’économie du pays.