PAR AMAR R.
La situation désastreuse à tous points de vue à Ghaza inquiète au plus haut point l’ONU, qui pousse non seulement à un cessez-le-feu pour mettre fin aux souffrances des civils palestiniens, mais aussi à mettre fin à l’impunité qui y règne en créant un tribunal spécial chargé de rendre des comptes dans la guerre en cours.
Le secrétaire général adjoint des nations unies aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a en effet appelé lundi à la création d’un tribunal spécial pour la guerre à Ghaza dans le but de mettre fin à l’impunité fortement répandue dans la guerre de Ghaza.
Dans des déclarations aux médias américains, Griffiths, qui s’est dit « déçu » que l’offensive de l’occupant dans le sud de Ghaza ne soit pas plus précise que dans le nord, a estimé qu’il est temps d’exiger des comptes pour mettre fin à l’impunité.
« L’impunité qui va de pair avec le choix de la guerre comme première option n’a jamais été aussi grande. Et l’impunité pour tuer des travailleurs humanitaires n’a jamais été aussi grande. L’impunité que nous avons constatée dans cette guerre… Peut-être qu’il faut un tribunal spécial [pour Ghaza] », a déclaré Griffiths dans le journal Financial Times.
Le responsable de l’ONU, qui a lui-même constaté qu’il « n’était pas le bienvenu » pour visiter Tel-Aviv après une apparition sur CNN, dans laquelle il décrivait Ghaza comme la « pire crise humanitaire qu’il ait jamais connue », a ajouté que cette crise était sur le point d’entrer dans une nouvelle phase. « C’est la maladie, la faim qui commence à être la principale cause de décès et de privation », a-t-il dit. De même qu’il a prédit une augmentation considérable du nombre total de morts quand commence l’enlèvement des débris des bâtiments bombardés.
Pour l’instant, on estime qu’environ 18 000 personnes sont mortes, mais « une fois que vous commencez à creuser sous les décombres, les statistiques changent radicalement », a expliqué Griffiths.
Euro-Med HRM réclame une enquête internationale indépendante
De son côté, l’observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme (Euro-Med HRM) a réclamé l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur les informations selon lesquelles l’armée israélienne aurait enterré vivants des civils palestiniens blessés dans la cour de l’hôpital Kamal-Adwan, dans la ville de Beit Lahiya, au nord de la bande de Ghaza.
Euro-Med HRM, dont le siège est à Genève, a déclaré dans un communiqué avoir recueilli « des témoignages et des plaintes d’équipes médicales et de médias confirmant que des bulldozers israéliens ont enterré des Palestiniens vivants dans la cour de l’hôpital, avant de s’en retirer ».
Une nouvelle étude d’Euro-Med Human Rights Monitor révèle aussi que 71% de la population de Ghaza est aux prises avec une faim aiguë, tandis que 98% sont confrontés à une consommation alimentaire insuffisante.
De plus, 64% se sont tournés vers la consommation de fruits, de nourriture sauvage ou crue et d’articles périmés comme moyen de réduire la faim. L’Euro-Med a souligné que le droit international humanitaire interdit strictement l’utilisation de la famine comme méthode de guerre. En tant que puissance occupante à Ghaza, Israël est obligé, en vertu du droit international humanitaire, de subvenir aux besoins de la population de Ghaza et de la protéger, a souligné Euro-Med.
10 organisations internationales exigent un « cessez-le-feu immédiat et permanent »
Aussi, dix organisations internationales ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat et permanent », en raison de la « catastrophe humanitaire sans précédent » dans la bande de Ghaza, témoin d’une guerre génocidaire menée par l’armée d’occupation.
Parmi ces organisations, Oxfam, Médecins sans frontières, Médecins du Monde, Organisation internationale des personnes handicapées, Action contre la faim, Urgence internationale et Organisation islamique de secours en France.
Les appels au cessez-le-feu et les manifestations qui ont lieu chaque jour dans divers coins de la planète ne changent rien pour le gouvernement sioniste qui a commis de nouveaux massacres hier à Jabalia, au nord de la bande de Ghaza, où des dizaines de citoyens ont été martyrisés, après que des avions d’occupation ont bombardé une place résidentielle.
L’occupant sioniste qui poursuit son agression contre la bande de Ghaza depuis 74 jours a commis des milliers de massacres et assassiné 19.453 Palestiniens et plus de 52.286 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, des destructions massives d’infrastructures et une « catastrophe humanitaire sans précédent », selon des sources palestiniennes et onusiennes.
A. R.