Une cargaison de taurillons venant de France est bloquée au port d’Alger depuis 2 semaines pour les risques sanitaires présentés. L’information qui a été rapportée par les médias français hier ajoute que les 789 taurillons qui ont été embarqués du port de Sète début septembre devraient être réexpédiés incessamment en France où ils seront abattus, après le refus des autorités algériennes d’autoriser leur débarquement, malgré les tentatives du ministère français de justifier un «imbroglio sanitaire».
En fait, il s’agirait, toujours selon les médias français qui évoquent «des difficultés d’interprétation du statut sanitaire», de trois taurillons, tel qu’expliqué par le ministère français de l’Agriculture qui affirme que les animaux étaient «sains» et vaccinés contre la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) au moment de leur embarquement. Les documents qui accompagnaient la cargaison contenaient un certificat sanitaire portant la mention «IBR positif».
Et même si le ministère français assure qu’il n’y pas eu de manquement de la partie française sur le certificat à l’export, il était évident qu’avec une telle mention, les autorités compétentes en Algérie n’allaient pas autoriser le débarquement de la cargaison pour ne pas mettre en péril le cheptel national. D’ailleurs, même la puissante association française Welfarm a endossé la responsabilité aux autorités françaises puisque les taurillons n’étaient pas accompagnés de documents certifiant qu’ils ne sont pas porteurs d’IBR et que leur transport n’aurait jamais dû être approuvé.
Les médias français ajoutent que les responsables du ministère français de l’Agriculture ont tenté de convaincre leurs vis-à-vis algériens en apportant les clarifications nécessaires, mais que les discussions ont été «infructueuses», d’où la décision de rapatrier en France les 789 taurillons. Ils y seront, par ailleurs, euthanasiés, et «ne seront pas remis dans le circuit de la consommation», indique le ministère français de l’Agriculture, expliquant que, pendant les deux semaines de blocage des bêtes au port d’Alger, celles-ci auraient été nourries avec du fourrage produit en Algérie où, soutient-il, la fièvre aphteuse est présente.
Le risque est «extrêmement minime»
Et tout en reconnaissant que le risque est «extrêmement minime», le ministère français de l’Agriculture n’entend prendre aucun risque en remettant ces bêtes sur le circuit par crainte que cette maladie soit introduite sur le territoire européen.
Si cette précaution excessive des autorités françaises devant un risque «extrêmement minime» est compréhensible, celles de la partie algérienne devrait l’être encore plus, d’autant que le risque était consigné dans un document officiel.
On se rappelle qu’en juin 2021, une cargaison de 27.000 t de blé tendre français destiné à la consommation humaine avait été refoulée du port d’Oran. Les services portuaires d’Oran avaient découvert deux animaux morts dans une cargaison de céréales.
Il est utile de rappeler que l’Algérie qui importait les bovins d’Espagne s’est tournée vers la France après la rupture du traité d’amitié avec ce pays et le réchauffement des relations algéro-françaises.
L’Algérie qui entend booster ses filières lait et viandes rouges ambitionne d’importer 500.000 têtes entre génisses, taurillons et bœufs.
B. A.