Pourquoi Tebboune veut rétablir l’autorité de l’Etat

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Tebboune

L’un des grands chantiers qui a été amorcé sous l’ère du président Tebboune est la réhabilitation de l’autorité de l’Etat, face au «parti de l’administration» qui broie le citoyen, remet en cause les décisions de l’Etat, et favorise les comportements négatifs  qui se développent à l’ombre de la bureaucratie.

Lors de la rencontre périodique avec la presse, le président Tebboune a donné un aperçu des situations qui dérangent en haut lieu, en raison de leur impact négatif sur la vie du citoyen et nécessitent une intervention de l’Etat fort pour rétablir la situation, pour faire régner l’ordre et mettre fin à la bureaucratie.

«La bureaucratie est ancrée dans les esprits et dans les personnalités», a martelé le président Tebboune, en faisant état de pratiques autoritaires qui durent «depuis plus 30 ou 40 ans, et de pratiques suspectes de certains préposés à l’administration».

Le chef de l’Etat a, certes, relevé l’existence de «nationalistes et patriotes au sein de l’administration, qui craignent le bon Dieu», mais qu’il existe aussi «d’autres personnes qui sont incrustées au sein de l’appareil administratif et qui sont devenues presque l’Etat». Soit, «un Etat dans un Etat», a-t-il estimé.

L’Etat face aux bureaucrates véreux 

Cependant, ces bureaucrates véreux, «l’Etat leur fera face», a encore assuré le président Tebboune, en citant des exemples, dont voici quelques-uns :  

«Un citoyen qui réclame son droit auprès d’un guichet de l’APC ou de la wilaya, mais dès qu’il insiste il se voit rabrouer par le préposé au guichet, en lui disant ‘va te plaindre à Tebboune’», s’est-il exclamé, qui souligne que «les auteurs de ce genre comportements vont remplir les prisons, parce que cela ne relève nullement de la liberté d’expression».  

Également, «un avion a décollé d’Oran vers le sud avec 100 sièges vides, parce que suite à une prise de bec avec des jeunes, il a été décidé que l’avion part à moitié vide», et encore «un bateau qui peut contenir jusqu’à 1500 personnes est rentré avec seulement 82 passagers, laissant sur le carreau des Algériens dans la détresse, loin de chez eux».

Pour le président de la République, «ces comportements qui favorisent la création d’une ambiance électrique au sein de la société visent à discréditer auprès des citoyens la nouvelle Algérie», en assurant que face à ces comportements prémédités, «je ne lâcherai personne». Car, devait-il enchaîner : «Celui qui veut la dignité et le respect n’aura qu’à respecter les citoyens et les lois de la République qui sont votées en conseil du gouvernement, conseil des ministres, mais en fin de compte sont gelées». Aussi, «vaut mieux être seul que mal accompagné», dira le président en guise d’expression de sa fermeté à sévir contre ces comportements.

Soustraire l’économie au pouvoir de l’administration

La fin de la bureaucratie sera celle de «tout dépassement de l’autorité administrative» avant de préciser qu’il s’agit de «confier à l’Etat le rôle du contrôle dans tout ce qui se rapporte au domaine économique et aux relations entre les citoyens», en soutenant  l’impératif de «soustraire au pouvoir de l’administration la décision économique et sociale».

En définitive, l’Etat fort va de pair avec la restauration de la dignité des Algériens, qui fait figure de «l’une des batailles», a-t-il expliqué, en affirmant : «Je n’accepterai jamais à l’Algérie d’un million et demi de chahids que ses enfants logent dans un bidonville». En dépit, dit-il encore, du problème du foncier qui se pose dans les grandes villes, et de certains comportements de la part de citoyens qui squattent les terres de l’Etat, de connivence avec des responsables locaux. Et de faire état de la prochaine promulgation d’une loi qui punit sévèrement l’occupation illégale des terres appartenant à l’Etat. A ce titre, «il ne peut y avoir de démocratie ni de sécurité sans un Etat fort», a-t-il martelé, en précisant qu’«un Etat faible ne saurait garantir la sécurité du citoyen».

A. R.