Pr Kamel Mansouri, DG de l’Agence nationale du médicament : «La lutte contre les pénuries de certains médicaments bat son plein»

0
74
Ferhat (DG de la PCH) : «Le dossier de rupture des médicaments est clos»

/Le Pr Kamel Mansouri, Directeur général de l’Agence nationale du médicament, tente d’expliquer les perturbations du marché pharmaceutique constatée depuis le début de la crise pandémique et de donner par la même occasion les dispositions prises par le Gouvernement pour lutter contre le manque de certains médicaments dans les étals.

 «Les difficultés d’importation des intrants par les producteurs nationaux pendant la crise sanitaire a perturbé la commercialisation du médicament au niveau officinal», dira le responsable sur les ondes de la radio chaîne 3,  avant d’enchainer : «Mais l’Algérie s’est servie de ses stocks constituées de matières premières.»

«Certains grossistes font dans la rétention de médicaments»

Le Pr Kamel Mansouri juge primordial la lutte contre la spéculation sur les produits pharmaceutiques, qui est selon lui un phénomène qui perturbe le marché. «Des cas de rétention de quantités de plusieurs produits par certains grossistes ont été constatés, mais grâce aux sorties effectuées par le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Ils ont été instruits de libérer ces quantités dans un délai de 48h. Les instruments utilisés sont d’abord les inspections permanentes, mais aussi la mise en place de l’Observatoire des produits pharmaceutiques, qui suit de manière hebdomadaire les stocks.» 

«On vise le marché de l’Afrique de l’Ouest»

Autre mesure à prendre en urgence : la numérisation active. «Si les déclarations sont faites en temps voulu, nous pourrons avoir un tableau de bord national sur l’état des stocks des médicaments et des matières premières. C’est ce qui permet de réguler le marché», affirme-t-il. Pour le moment, la production nationale du médicament arrive à couvrir entre 65 et 70% des besoins. Certains médicaments sont produits en excédent. «Le gouvernement compte doubler le volume des exportations cette année», annonce le professeur, qui précise que l’Algérie vise en particulier le marché de l’Afrique de l’ouest. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a clamé haut et fort à l’occasion de l’ouverture du Salon international de la pharmacie en Algérie (SIPHAL) que 2022 sera l’année de l’oncologie. Le Pr Kamel Mansouri, confirme que l’Agence nationale du médicament commence à enregistrer des anticancéreux. «Dix nouveaux produits anticancéreux ont été enregistrés récemment», souligne-t-il, rappelant que l’Algérie en produit 9 localement depuis l’année dernière.

R. N.