Après des semaines de révisions et de stress intense, des centaines de milliers de jeunes collégiens ont entamé hier les épreuves du brevet d’enseignement moyen.
PAR WAFIA SIFOUANE
Une première journée qui a rimé avec soulagement pour la majorité des élèves qui ont affirmé que les sujets étaient à leur portée. Pour cette première journée, la matinée a été consacrée aux épreuves de langue arabe et physique, tandis que l’après-midi a été
consacré aux épreuves d’éducation islamique et éducation civique, une journée qui s’est bien déroulée dans l’ensemble pour la majorité des candidats et aussi leurs parents qui les ont accompagnés durant toute l’année scolaire.
« Les sujets étaient relativement faciles même celui de physique, une matière que je redoutais un peu… Heureusement, j’ai pu résoudre les exercices sans grande difficulté », nous confie Adem en ajoutant :
« J’étais vraiment angoissé ce matin, je n’ai jamais ressenti autant de stress, mais une fois sur place et à la découverte du premier sujet, mes craintes se sont envolées. »
A ses côtés, Aziz, son voisin, un jeune espiègle qui passe également pour la première fois son BEM, n’était pas moins soulagé. « Je vous préviens, je ne suis pas un aussi bon élève qu’Adem, j’ai eu des difficultés durant l’année et mes notes n’ont pas toujours été très bonnes… J’ai été très content des sujets d’aujourd’hui que je trouve accessibles
pour la majorité. Toute la classe était heureuse ce matin », nous raconte l’adolescent.
Quant aux épreuves de l’après-midi, les deux jeunes candidats nous ont confié qu’ils étaient également « pas très difficiles », comme le précise Aziz.
« L’éducation islamique et éducation civique ce sont des leçons à apprendre par cœur, donc celui qui a révisé ses leçons pourra résoudre les sujets », nous expliquait-il d’un air assuré.
Pour leur part, les parents d’élèves étaient également satisfaits de cette première journée, comme nous le confie une maman. « Lorsque nos enfants passent leurs examens, c’est
aussi nous qui les passons avec eux, des heures de révision, des nuits blanches à
les accompagner. J’ai fait de mon mieux pour garantir à ma fille les meilleures
conditions, y compris sur le plan psychologique.
Je suis d’ailleurs fière d’elle, car elle a pu surpasser son angoisse extrême. En la voyant sortir du centre d’examen, j’ai été vraiment soulagé de voir que les sujets étaient accessibles aux élèves même de niveau moyen », nous confie la parente. Lynda, pour sa
part, maman d’un jeune candidat, s’est dite également « rassurée » par cette première « sans pépins » comme elle l’a qualifiée.
Cependant, selon elle, les choses risquent de se corser aujourd’hui avec les épreuves de mathématiques, anglais et histoire géographie, « un trio infernal », selon ses dires.
Belabed : «Il y aura plus d’élèves dans les filières scientifiques»
Début des épreuves du BEM hier pour plus de 800.000 candidats à travers le pays. Et c’est depuis la wilaya de Tissemsilt que le coup d’envoi de cet examen officiel a été donné par le ministre de l’éducation nationale Abdelhakim Belabed.
Tout en saluant les mesures de sécurité mises en place pour assurer le bon déroulement de l’examen, le ministre s’est félicité de la baisse des tentatives de fraude grâce à des mesures « strictes et globales ».
Affirmant que le phénomène de fraude est « désormais limité, voire en voie de disparition », Belabed a réitéré « l’engagement des services du ministère à faire face à tout ce qui pourrait perturber les élèves ».
Considérant le cycle moyen comme décisif pour l’orientation des élèves une fois admis en classe supérieure, le ministre a fait part de la décision d' »augmentation du nombre d’élèves dans les classes de mathématiques ».
En effet, le ministre a insisté sur l’urgence d’aller vers des spécialités scientifiques, à leur tête les mathématiques. « Nous avons donné des instructions pour encourager les élèves ayant de fortes compétences en cette matière. Dès la prochaine rentrée il y aura une augmentation du nombre d’élèves inscrits en cette filière et cela conformément à la feuille de route du gouvernement et aussi renforcer la coopération entre les différents secteurs dont celui de l’enseignement supérieur qui s’est enrichi cette année d’écoles supérieures de mathématiques et d’intelligence artificielle », explique Belabed.
Revenant sur la question de l’enseignement de l’anglais dans le cycle primaire, le ministre a qualifié cette décision de « stratégique » ayant apporté « un plus » au système d’éducation nationale. A ce titre, il a rappelé la décision prise lors de la réunion du conseil des
ministres tenue le 28 mai dernier sur l’ouverture, dans les écoles normales supérieures (ENS), de la spécialité d’enseignant d’anglais pour le cycle primaire, une décision d’importance majeure qui conforte l’enseignement de l’anglais dans le système éducatif.
Par ailleurs et lors de sa tournée dans les centres d’examen, le ministre a indiqué qu' »il est indispensable que les 15 centres de collecte à travers le pays soient dotés de tous les moyens humains et matériels » afin d’être dans les délais et dévoiler les résultats de
cet examen « aux alentours du 25 juin », a-t-il annoncé.
Pour rappel, les épreuves s’étalent sur 3 jours (du 5 au 7 juin) pour 9 matières en sus de la langue amazighe pour les élèves concernés et cela dans 2967 centres d’examen à travers le territoire national. Le taux de réussite à l’examen du BEM session 2022 avait atteint
59,16% tandis que celui des admissions avait dépassé les 70%.
W. S.
